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VOL, RESTRICTION INTERNET, BROUILLAGE FREQUENCES: ENTRE LES ACCUSATIONS DE LA PRESSE ET LE REFUS DES AUTORITES DE RECONNAITRE, LA HAC CHOSIT LE JUSTE MILIEU

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Conakry 24 mai 2023- Sur invitation de la Haute Autorité de la Communication (HAC), les associations professionnelles et le syndicat de la presse ont eu un tête à tête avec les commissaires de cette institution qui régule les médias en Guinée. Les restrictions d’accès à internet, les brouillages de fréquences radios, les menaces de fermeture proférées contre les médias- dont la presse guinéenne est victime depuis des jours maintenant et pour lesquels les nouvelles autorités sont tenues pour responsables-, étaient à l’ordre du jour. Les débats qui se sont déroulés sous la houlette du président de ladite institution, Boubacar Yacine Diallo, ont connu des langages de sincérité et de vérité. C’était dans la mythique salle du 25 août 1958, où, il y a 64 ans maintenant, le feu Camara Ahmed Sékou Touré avait assené ses vérités au général Charles De gaulle en disant ‘’NON’’ à la colonisation et ‘’OUI’’   à l’indépendance.

Pour commencer, Boubacar Yacine Diallo, a confié avoir déjà rencontré les autorités à propos des engagements pris le 5 septembre 2021 par le CNRD vis-à-vis de la presse guinéenne. A l’en croire, le CNRD lui a rassuré quant à sa volonté de tenir ses promesses. « Ils (les dirigeants) m’ont dit que leurs engagements tiennent toujours et m’ont rassuré de garantir et de promouvoir la liberté d’expression et celle du journaliste », dira-t-il en substance pour rassurer les journalistes inquiets à cause des actes visant à bafouiller leur liberté.

Après cette laconique introduction, le président Yacine donnera la latitude à chaque journaliste présent de s’exprimer. Histoire de faire le diagnostic et de comprendre la problématique soulevée par la presse. Ainsi à tour de rôle, chacun prendra la parole pour camper la situation selon sa perception des choses. La plupart mettront l’occasion à profit pour exprimer leur ressentiment sur la façon dont la HAC joue actuellement son rôle. Beaucoup l’accuseront d’ailleurs de ne pas jouer correctement son rôle de régulateur. Estimant qu’elle est très prompte lorsqu’il s’agit de rappeler un journaliste à l’ordre alors qu’elle reste silencieuse lorsque celui-ci est inquiété. Ils étayeront leur accusation par des exemples, citant entre autres, la descente musclée des forces de l’ordre au groupe de presse Djoma où il y a eu des tirs de sommation dans l’antre même de la cour, l’agression des journalistes dans l’exercice de leur métier. Or, font-ils observer, « en plus de son rôle de régulateur, la HAC devrait aussi jouer un rôle de protecteur pour les journalistes ».

Sur les préoccupations du moment, les journalistes ont invité la HAC à se lever pour sauver la presse. « L’heure est grave », préviennent-ils, en expliquant aux commissaires les menaces auxquelles la presse fait actuellement face.

Dans sa prise de parole, Ibrahima Sory Traoré de guinee7, expliquera aux commissaires que « Le vol des émetteurs de sabari fm, le brouillage des fréquences radios, la restriction d’accès à des sites d’information et des réseaux sociaux…les menaces de fermeture proférées contre les médias », sont des actes liberticides auxquels se livre depuis un moment le ministre des postes et télécommunications et porte-parole du gouvernement Ousmane Gaoual Diallo.

Pour renchérir, le président de l’Aguipel (Association guinéenne de la presse en ligne), Amadou Tam Camara invitera l’institution de se lever pour défendre la presse qui se trouve être en « danger » aujourd’hui.

« M.le président, vous devez vous lever. Car vous êtes autant que nous, concernés par cette menace. N’oubliez pas que la presse et la HAC sont intimément liées. La HAC existe parce que la presse existe. Nous sommes indissociables. Ces gens veulent bâillonner la presse. Et si cela arrive, la HAC n’aura plus sa raison d’être. Donc si vous ne vous levez pas maintenant, l’histoire vous condamnera », interpellera-t-il le patron de la HAC.

Après ce tour de table, Yacine Diallo a repris la parole pour remercier les uns et autres d’avoir ouvertement exprimé leur pensé. En réaction aux critiques, il expliquera que contrairement à ce qu’on dit, la HAC joue pleinement son rôle. Il invitera néanmoins les journalistes à se former davantage pour éviter les ennuis. « Le journaliste ne doit pas avoir peur du procès, mais il doit plutôt avoir peur de le perdre », explique l’ancien ministre de la communication.

S’exprimant sur les accusations portées contre les autorités du pays, le président Yacine a promis de faire la médiation afin de trouver une solution. « Nous allons porter vos préoccupations aux autorités et faire de sorte qu’une solution soit trouvé », s’engage-t-il.

Pour lever le doute sur l’impartialité de son institution, il dira : « Nous sommes là pour faire la régulation comme le recommande la loi. Donc la HAC fera son travail conformément selon la loi…Soyez-en certains que nous n’allons laisser personne nous influencer ou nous dicter ce que nous devons faire ». Avant de rassurer en ces termes : « nous n’avons pas de parti pris et nous n’avons pas le droit d’en avoir ».

Au finish, pour permettre à la HAC d’assoir sa conviction et de jouer son rôle d’arbitre dans ce dossier dont les autorités rejettent toute responsabilité malgré les faits, il lui a été suggéré par la presse, de mettre en place une équipe constituée de commissaires et de techniciens, qui va s’atteler à la vérification des faits sur le terrain.

En attendant donc, le syndicat de la presse, indiquera que les actions déjà enclenchées se poursuivront jusqu’à la levée définitive des restrictions. Le secrétaire Général du SPPG-Syndicat des professionnels de la presse de Guinée-, Sékou Jamal Pendessa invitera à cet effet l’ensemble des journalistes à se préparer pour la marche du 1er juin 2023.

Sidafa Keita pour kibanyiguinee.info

Tél: 655 27 13 18

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