Le paysage politique guinéen vient d’enregistrer la naissance d’une nouvelle coalition de partis politique. L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) qui regroupe 19 partis politiques a lancé ses activités à Conakry dans la matinée de ce jeudi 27 juillet 2023.
«Ce n’est pas parce qu’il ya beaucoup de mosquées et d’églises qu’on ne doit pas en construire d’autres », ont philosophé les membres de cette alliance pour justifier leur démarche. Leur alliance est essentiellement composée de partis dissidents de l’ANAD (Alternance nationale pour la l’alternance démocratique) et d’autres partis électrons.
Selon le porte parole de cette alliance dont-il est en même temps le premier vice-président, cette décision est tout d’abord motivée par la situation relative à l’analyse du contexte sociopolitique de la Guinée. Du fait que de l’indépendance à nos jours, le pays a connu plusieurs péripéties qui ont conduit à notre jeune démocratie à des transitions militaires de 1984 à 1993 et de 2008 à 2010. Et comme ces précédentes transitions, l’actuelle transition pilotée par le colonel Mamadi Doumbouya devra être résolue avec le concours de tous les acteurs sociopolitiques du pays pour « un retour rapide à l’ordre constitutionnel » selon les « aspirations » des guinéens.
Donc l’objectif est de « promouvoir la paix, le dialogue en faveur du développement de l’unité nationale », explique Sory Camara, président du PDND.
En prenant ainsi ses « responsabilités », l’alliance veut également éviter la politique de la chaise vite. « Il faut éviter d’évoluer à vase clos », a indiqué le président de la nouvelle alliance politique. Pour Hamidou Barry, il est temps de « participer au débat politique » en prenant part au « dialogue inter-guinéen » lancé par les autorités du pays. Car pour lui, le pays traverse une période exceptionnelle de sa vie. Et à cet effet, il a besoin de « mesures appropriées » afin de réussir sa transition.
Soupçonnée d’être à la solde des pouvoirs publics auprès desquels elle aurait même perçu de l’argent pour affaiblir l’aile dure des alliances anti-CNRD, le président de l’ANC invite ses détracteurs à se « détromper » et d’être réalistes. A en croire Hamidou Barry, « si on devrait prendre de l’argent…, je pense que ce n’est pas en ce moment qu’on l’aurait fait ». Pour le tout nouveau patron de l’ANC, « on ne vient pas en politique pour de l’argent mais, on vient pour défendre des convictions, des valeurs sociétales et se battre pour atteindre des objectifs ». Et selon lui, « lorsqu’on veut être riche, on s’engage dans le monde entrepreneurial ».
Toutefois, il dira que « lorsqu’on veut noyer son chien on l’accuse de rage ».
Répondant à ceux qui qualifient l’alliance d’associations de petits partis, il rappellera que lorsque le pays était sous les affres du troisième mandat, ce sont ces partis qui ont tenu tête au pouvoir dictatorial du régime d’alors.
« On nous qualifie de petits partis, certes, mais après les élections du 20 octobre 2020, ce sont ces petits partis qui ont tenu tête face à la dictature….Au moment où on était face aux oppresseurs pour défendre la vérité, le droit, l’oppressé, on était des grands partenaires…. », réplique-t-il.
Avant de renchérir : « nous sommes ouverts au dialogue et à l’inclusivité dans la plus grande diversité. C’est le model sociétal politique dont nous rêvons. On ne peut pas être en politique et avoir peur du débat d’idées, de la diversité. Car, en politique, c’est l’inclusivité dans la diversité qui fait la force de la réussite des projets politiques ».
Les partis, PCDIC, PDND, PUL, PRT, MSD, PJP, RNPG, UGD, PDP, ACI, MGP, MPE, PRC, GUP, PAV, PGU, PGG, PNTD et PSTG sont les membres de la nouvelle alliance.
Samory Keita pour kibanyiguinee.info
Tel : 622 20 95 90
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