A la veille de la commémoration de la fête de l’indépendance guinéenne, célébrée chaque 2 octobre, les rumeurs ont fusé de tous les sens en parlant d’un éventuel limogeage de l’actuel premier ministre, Dr Bernard Gomou et de son remplacement soit par Bah Oury leader politique et président d’un parti proche du pouvoir soit par Ousmane Gaoual Diallo ministre et porte parole du gouvernement. Seulement depuis, il n’ya encore aucun signe avant coureur qui présagerait une telle décision émanant du palais des Décrets. En tout cas pour l’instant.
Cinq jours après les festivités du 2 octobre qui ont fortement vibré au rythme des pas de bottes, les guinéens ont toujours les oreilles dressées dans l’espoir de percevoir d’échos en provenance de la Présidence de la République. Même si aucune information n’a jusque là pas encore fuité du côté du palais Mohamed V.
Le locataire du prestigieux palais n’arriverait pas encore à se décider. Le colonel Mamadi Doumbouya ne parviendrait pas à se convaincre s’il doit agir ou pas. Le détenteur du pouvoir discrétionnaire de l’Etat serait dans un embarras de choix. Enlever ou ne pas enlever Dr Gomou ? Et s’il faut l’enlever, qui mettre pour le remplacer ? Ce sont des questions qui semblent banales mais qui empêcheraient pourtant le patron du palais de dormir tranquille sous ses lauriers.
Et pour cause ? Le premier magistrat du pays se serait mis dans une logique dès sa prise du pouvoir, le 5 septembre 2021. C’est-à-dire, le partage du pouvoir tout en respectant un « équilibre régional » au sommet de la pyramide de l’Etat. S’inspirant ainsi de son ancien mentor, Alpha Condé, dont-il hérite du système, il aurait décidé dès l’aube des nominations d’octroyer certains postes stratégiques en fonction des quatre régions naturelles.
C’est alors que le CNT (Conseil national de la transition), qui fait office de parlement est revenu à la Haute Guinée, présidé par Dr Dansa Kourouma, la Primature à la Guinée Forestière, piloté par Mohamed Béavogui, la Cour suprême à la Basse Guinée, présidé par Fodé Bangoura et la Chancellerie à la Moyenne Guinée, dirigée par l’ancien général à la retrait Ibrahima Diallo.
C’est donc une logique que l’homme du 5 septembre ‘’21’’ s’est imposée dès au départ. Raison pour laquelle lorsque le premier ministre du premier gouvernement du CNRD, Mohamed Beavogui qui est originaire du Sud-est du pays a jeté l’éponge, la question de son remplacement n’a pas causé de soucis au président. Puisqu’au sein du gouvernement, il y avait déjà un jeune ministre bouillant issu de la même région, sur qui, il pouvait jeter son dévolu. C’est ainsi que Dr Bernard Gomou, alors ministre du commerce, de l’industrie et des PME, est nommé intérimaire de son prédécesseur avant d’être finalement confirmé.
Donc pour le président, vouloir aujourd’hui limogé ce dernier et le faire remplacer par quelqu’un d’une autre région, c’est de se défaire d’une logique qu’il percevrait pourtant comme une « parole d’honneur ».
Or chez le militaire, la « parole d’honneur » est l’un des principes du « Code d’honneur du soldat » qui exige le « respect de la parole donnée.»
C’est pourquoi, le chef de la transition serait actuellement face à un véritable dilemme. Et auquel il méditerait afin de trouver la formule magique qui lui permettra de décider sans anicroche. Avec l’espoir que, quelle qu’en soit l’issue de sa décision, « l’équilibre régionale » ne sera pas perturbé au Sommet de l’Etat. Good luck, Mr.Chairman
Samory Keita pour kibanyiguinee.info
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