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OUSMANE GAOUAL DIALLO : « LE JEUNE LOUP » A GRANDI ET VEUT PLUS !

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« L’homme est un connu, inconnu », dit-on. Cette expression philosophique qu’aimait employer le premier président guinéen feu Ahmed Sékou Touré, témoigne de la difficulté que l’on a très souvent pour cerner la nature d’une personne. Celle-ci étant toujours imprévisible. Parce qu’à chaque fois qu’on découvre sa vraie nature, l’on se rend compte, qu’on c’était trompé de jugement.

Ceux qui affirment que l’espèce humaine est complexe et qu’il ne faut pas la juger avant de la voir à l’œuvre, ont vu juste. Notamment pendant ses périodes de galère ou de souffrance et de bonheur. Puisque ces deux personnes sont généralement diamétralement opposées.

Donc il faut toujours attendre de la voir dans ces deux postures avant de chercher à la définir. Sinon, vous risquez de vous tromper.

Pendant ses moments de souffrance, de galère, l’homme fait profil bas. Il est poli, courtois, gentil, tolérant, disponible, attentionné et surtout solidaire et sage. Il s’entoure d’amis avec lesquels, il partage presque tout.

Mais que cela ne vous trompe guère. Car si son statut social change, évolue, vous verrez un revirement spectaculaire. Du coup, il devient injoignable, infréquentable, violent, arrogant, orgueilleux, paranoïaque. Il évite tous ceux qui sont d’une classe sociale inférieure et n’a plus le temps pour ses amis qui sont subitement devenus des ennemis.

Après avoir longtemps bourlingué ici et là, dans différents partis, sans succès, Ousmane Gaoual Diallo sortit de l’ombre lorsqu’il croisa le chemin de Cellou Dalein Diallo. Il s’est retrouvé au sein de l’UFDG sous le capitanat de l’ancien premier ministre dont l’aura propulsa très vite le parti sous le feu des projecteurs. L’unique chose qui manquait à Ousmane Gaoual pour sortir de l’ornière. En tout cas, il lui a fallu ce déclic pour qu’on le voit aussitôt s’agiter afin d’attirer les attentions.

Face au régime autoritaire d’Alpha Condé, il gravit très vite les échelons en se faisant remarquer par ses sorties osées et récurrentes. Très rusé, il se fait passer pour un défenseur des causes  justes, prêt à sacrifier sa liberté au profit des autres. Il devient même le « justicier » qui défend les sans voix. Il gagne alors en notoriété dont la consécration viendra avec son surnom « Gorcö soussaï.» C’est-à-dire, un homme doit oser, en traduction française. Cette notoriété atteindra son pic lorsque le pouvoir d’alors le jette en prison en 2020. Où il passera 8 mois en compagnie d’autres acteurs de sa famille politique.

Sa grâce interviendra un mois avant le putsch du 5 septembre 2021, après beaucoup de tractions. Mais durant toute cette période de galère, l’homme politique avait ses « amis » de la presse à ses côtés. Qui l’ont défendu à corps et à cri. A travers des dénonciations contre la violation des principes démocratiques. Mais aussi en l’offrant un vaste espace de communication grâce à laquelle il sera percé au rang des figures de proue de l’échiquier politique national.

En ce moment, il défendait les valeurs universelles de la démocratie et par ricochet l’intérêt commun du peuple. C’était un homme du bas peuple, très proches de ses concitoyens.

C’est pourquoi d’ailleurs convaincu de cette solidarité sociale autour de lui, le « petit David » passait son temps à invectiver et à en découdre avec le pouvoir. En se victimisant régulièrement.

Cependant, depuis l’avènement du CNRD au pouvoir et sa nomination comme ministre et porte parole du gouvernement, l’homme s’est littéralement métamorphosé. En passant de victime à bourreau. Désormais muni d’une portion de pouvoir, il a changé net. A part le nom qui lui colle encore sur la peau, il a saupoudré toutes les valeurs démocratiques qu’il a toujours incarnées auparavant.

Comme une peste dans la cité maudite, il s’en prend à tous ceux qui le regardent au travers. A commencer par sa famille politique qui l’a propulsé au devant de la scène, dont il essaye par tous les moyens possibles de déstabiliser. Cela malgré, son exclusion pour mauvais comportement qui viole les statuts du parti.

Quant à la presse qui lui a été d’un apport inestimable, il lui récompense par le revers de la médaille. Prêt à toutes les infamies pour satisfaire ses ambitions personnelles, il se jette sur elle pour tenter de la museler, comme un « fauve » affamé sortit de son hibernation bondirait sur sa première proie. Ce qui lui valu d’être déclaré « ennemi de la presse ».

Requinqué par le soutien aveugle d’un pouvoir militaire absolu qui ne pipe mot des graves dégâts qu’il cause, le puissant ministre de la république qu’il est devenu ne s’en fout pas mal qu’on écrabouille des journalistes sortis manifester pacifiquement. Blasphémant sans vergogne qu’il n’y a pas eu de répression. Alors que des vidéos montrant les violences des forces de l’ordre sur les journalistes existent et en font foi.

Vraisemblablement, le « jeune loup » aux dents longues a grandi, et il veut encore plus pour marquer son territoire. Heureusement, que ce territoire n’est et ne saurait être une chasse gardée. Car quel qu’en soit la durée d’un pouvoir, il n’est jamais éternel.

Samory Keita pour kibanyiguinee.info

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