« LE PAYS VA MAL ! IL VA TRES MAL AUJOURD’HUI ! », DIXIT ABDOURAHMANE SANO, COORDINATEUR NATIONAL PAR INTERIM DE CPR
L’ancien Coordinateur national du FNDC (Front national pour la défense de la constitution), désormais Coordinateur par intérim de Citoyen Pour la République (CPR), un mouvement sociopolitique en gestation, après un long silence est sorti du bois ce jeudi 4 décembre, à travers une déclaration, et dans laquelle il a fait le diagnostic de la conduite de la transition par la junte militaire au pouvoir en Guinée. Connu pour son intransigeance et son franc parlé, Abdourahmane Sano n’est pas allé du dos de la cuillère pour interpeller le chef de la transition sur la situation actuelle du pays qui n’augure rien de bon.
« L’égocentrisme, les calculs politiques, les vielles rancœurs, les ambitions démesurées, l’opportunisme et la passion, stimulés par la corruption et la quête de l’élite, ont pris le dessus sur la raison, le sens de responsabilité et l’intérêt de la nation. Cet état de fait a conduit à des positions inconciliables, qui compromettent aujourd’hui la recherche de solution endogènes appropriés devant permettre de redresser nos errements démocratiques », alerte l’ancien ministre sous la transition de Dadis, qui avait démissionné au lendemain du massacre du 28 septembre 2009.
Lors de cette sortie, il affirme que « le mode de sélection des hauts cadres du pays, a placé l’Etat sous la coupe de l’inexpérience, altérant ainsi les performances de l’administration et la qualité de l’offre des services publics. »
Selon M.Sano, « la démagogie, le populisme, le culte de la personnalité et la propagande règnent, sans partage comme par le passé sur tous les canaux publics de communication.» Il renchérit également que « le regain de corruption et d’enrichissement illicite et l’accaparement de l’Etat par un petit groupe d’individus au détriment des intérêt de la nation, ainsi que l’absence d’exemplarité dans la gouvernance démocratique et financière, font que nos compatriotes ne croient plus à la sincérité des engagements, à établir un Etat libre de corruption. »
Evoquant le cas de la CRIEF (Cour de répression des infractions économiques et financières), l’activiste des libertés individuelles pour une société juste et libre, tout en saluant sa mise en place, a dénoncé son instrumentalisation par le CNRD contre un groupe de personnes ciblées.
« La CRIEF dont l’institution était perçue comme salutaire, est devenu un instrument de règlement des comptes, avec des personnalités bien ciblées, sans enquête préalable rigoureuse », regrette-t-il. Surtout en cette période de transition où tout est de travers dans le pays.
« Le pays va mal ! Il va très mal aujourd’hui ! », avertit le Coordinateur par intérim de CPR. Il fera d’ailleurs remarquer du fait que « la description de la situation du pays faite » par le colonel Mamadi Doubouya, lors de sa déclaration de prise de pouvoir (ndlr, le 5 sptembre 2021), « correspond tout aussi bien à celle d’aujourd’hui ! »
Par ailleurs, il indiquera que si l’on peut s’emparer du pouvoir par les armes, ces armes ne pourront en aucun cas nous aider à le conserver très longtemps.
« De nos jours, si on peut encore prendre le pouvoir par les armes, on ne peut pas le conserver durablement par les armes », rappelle-t-il au chef de la transition guinéenne, au locataire du palais Mohamed V.
kibanyiguinee.info vous livre ci-dessous le contenu de cette déclaration adressée sous forme de lettre ouverte au président de la République, le colonel Mamadi Doumbouya.
Samory Keita pour kibanyiguinee.info
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