INCARCERATION ILLEGALE DU JOURNALISTE PENDESSA : CE QUI LE MOUVEMENT SYNDICAL ET LE POOL DES AVOCATS DE LA DEFENSE EXIGENT DES AUTORITES
Interpellé le 19 janvier et mis sous mandat de dépôt 72 heures après, le journaliste Sékou Jamal Pendessa croupit depuis ce jour à la maison centrale de Conakry, une prison de haute sécurité qui regroupe les plus grands criminels du pays.
Son seul crime est d’avoir exercé son droit de manifester que lui confère la charte de la transition. En voulant jouir de ce droit pour réclamer la levée des restrictions d’accès à l’internet, le brouillage systématique des ondes.
Décidé à en finir avec toutes les voix dissonantes, la junte militaire guinéenne n’hésite plus d’user de pratiques peu catholiques pour parvenir à ses fins. Sékou Jamal Pendessa qui n’est qu’une victime de plus, des abus du pouvoir, est injustement jeté au gnouf dans le but de lui réduire au silence.
Solidaire à son combat, le mouvement syndical guinéen ne compte pas rester de membre face à cette violation des libertés humaines, et prend causes et effets pour le journaliste.
« L’heure est grave pour notre pays qui s’achemine inexorablement vers une crise sociale aux conséquences imprévisibles », a prévenu la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) jeudi, à Conakry.
L’organisation syndicale des travailleurs à tenu à « attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur l’injustice dont est victime le Camarade Sékou Jamal PENDESSA et ses Camarades » qui, d’après elle, « n’ont fait qu’exercer leur Droit et devoir syndicaux. »
En s’insurgeant avec la « dernière énergie » contre cette « mesure » injuste et inopportune, prise pour priver un citoyen de ses « Droits fondamentaux », le mouvement syndical a tenu à lancer « un appel pressant…à tous les travailleurs/ses de Guinée pour une mobilisation générale en vue d’exiger la libération sans condition » du journaliste. En invitant « tous les élus syndicaux du sommet à la base à une réunion le mardi 30 Janvier 2024 » pour prendre des mesures fortes.
Chargé de la défense du journaliste, un pool d’avocats dénonce la violation de forme et délai prescrit par la loi. Notamment le code de procédure pénale qui stipule dans son article 461 « l’individu arrêté en flagrant délit et déféré devant le procureur de la république conformément à l’article 114 du présent code, est, s’il a été placé sous mandat de dépôt traduit sur le champ à l’audience du tribunal » et dans son article 462 « si ce jour là il n’est point tenu d’audience, le prévenu est déféré à l’audience du lendemain, le tribunal étant, au besoin, spécialement réuni. Si cette réunion est impossible, le procureur de la république doit immédiatement requérir l’ouverture d’une information.»
Sidafa Keita pour kibanyiguinee.info
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