5 SEPTEMBRE 2024 : LES GUINÉENS FERONT FACE A UN « DILEMME », A SAVOIR S’ENJAILLER OU BATTRE LE PAVE

Alors que le CNDR (Comité national du développement et du rassemblement) s’achemine tranquillement vers la célébration du 3 anniversaire de sa prise du pouvoir, prévu le 5 septembre prochain, les Forces Vives de Guinée (FVG) décident de se mettre au travers en projetant le même jour une manifestation dans le grand Conakry.

Après leur « ville-morte » du 12 août dernier qui s’est soldée par un « échec », les FVG ne savourent pas vaincues. Elles changent cette fois-ci de stratégie, optent pour une de ses méthodes classiques. Qui n’est autre que l’ultime recours utilisé dans ces genres de situation. C’est-à-dire lorsque rien ne va plus entre le pouvoir public et la classe politique. Quand ils ne conjuguent plus le même verbe et se regardent en chien de faïence. Lorsque la table du dialogue est remplacée par des accrochages de rue. Alors l’ultime recours utilisé en pareil circonstance, consacré par la loi, c’est la manifestation.

En changeant de stratégie, les FVG décident d’affronter la junte le jour sa commémoration de prise du pouvoir. Un jour historique, marqué par son (la junte) avènement au pouvoir en évinçant Alpha Condé du trône.

Afin de souiller cette date, les forces vives « invitent » les guinéens à une mobilisation grandiose ce jour. Qui sortiront pour marquer leur désaccord de la façon dont la transition est conduite mais surtout pour faire savoir à la junte ses exigences.

Des exigences qui se résument en des termes très clairs : il s’agit de la « justice pour toutes les victimes innocentes du CNRD, la restauration des libertés publiques, l’abandon des poursuites judiciaires fantaisistes contre les leaders politiques et les acteurs de la société civile ainsi que le retour à l’ordre constitutionnel avant le 31 décembre 2024, conformément aux engagements pris à cet égard »

Les FVG disent appeler à cet effet, tous les militants des droits de l’homme, épris de paix et de justice, qui aspirent à une Guinée démocratique de sortir le jour indiqué pour battre le pavé.

Or le même jour, le CNRD célébrera le troisième anniversaire de sa prise du pouvoir. Ce qui porte à croire que le jour « J », les guinéens auront à choisir entre « s’enjailler » en se joignant aux festivités commémoratives du CNRD, et battre le pavé en descendant dans la rue avec les FVG pour dénoncer la conduite désastreuse de la transition.

Toraman Keita pour kibanyiguinee.info