Longtemps resté muet sur la situation sociopolitique du pays, l’ancien premier ministre guinéen, Sidya Touré, en exil depuis 2 ans, vient de faire une bourde en semant la confusion sur sa position par rapport à une éventuelle candidature de Mamadi Doumbouya. En se confiant à un média étranger, le leader politique a affirmé dans un premier temps n’avoir aucune objection, avant de se rétracter peu après, via son compte X.
Le président de l’Union des Forces Républicaines (UFR) sème la confusion dans ses propos à un moment crucial de l’histoire du pays.
Interrogé par la [Deutsche Welle], un média allemand, sur une éventuelle candidature de Mamadi Doumbouya, le leader politique plusieurs fois candidat à la présidentielle en Guinée, a donné sa position sans ambiguïté, en indiquant n’avoir aucune objection si le président du CNRD a l’intention de se porter candidat à l’élection présidentielle en vue.
« Chacun peut dire ce qu’il veut. Moi, je n’ai pas de problème », se confie-t-il au média. Et en filigrane, il laisse entendre une seule condition, en précisant que « si la candidature de Doumbouya est une nécessité », celles des autres candidats le sont aussi et qu’on doit donner « la liberté et la garantie » à tout le monde (faisant allusion aux exilés dont lui-même en est un) d’être en Guinée pour faire campagne. Si cette condition est satisfaite « moi, je ne verrais pas d’inconvénients », tranche Sidya Touré.
Il ne pouvait être plus clair ! Sa déclaration était claire, dénudée de toute confusion. Dans un langage simple, elle voulait tout simplement dire, que contrairement à d’autres (comme Cellou Dalein Diallo) qui sont catégoriquement opposés à cette idée de candidature de l’homme du 5 septembre 2021 qui avait pourtant promis que ni lui ni aucun membre du CNRD, du CNT et du Gouvernement ne serait candidat, lui Sidya Touré ne fera pas obstacle à Mamadi Doumbouya. Il avait donc clairement défini sa position.
Mais voilà que patatras ! L’ancien premier ministre revient sur sa parole, via son compte X, après que ses déclarations aient suscité de vives réactions. Selon lui, ce n’était que de la « boutade ».
« On appelle cela tout simplement une boutade », banalise-t-il sur son compte X, tout en invitant les gens à aller fouiller dans le dictionnaire pour bien comprendre le sens étymologique du mot « boutade », comme si la confusion qu’il venait de semer est née de là.
Qu’à cela ne tienne, on a suivi son conseil et consulté le dictionnaire français Larousse qui définit le mot « boutade » comme un nom féminin : de bouter, ou provençal boutado, caprice. Il signifie : Saillie vive, imprévue, originale, qui touche au paradoxe. Plus explicite encore, le mot est utilisé pour répondre à une attaque (verbale). Alors que tel ne serait pas le cas avec Sidya Touré. Car dans l’entretien, le journaliste n’a fait que poser des questions et lui, répondre. Donc nulle part, il n’a été question d’attaque ou de provocation. De qui donc se moque Sidya Touré ?
Un leader politique comme lui, connu pour sa trempe, qui continue encore d’inspirer confiance et espoir n’a pas à jouer avec l’intelligence des Guinéens. Au contraire, il doit se montrer clair et décisif dans ses prises de position, comme il l’a d’ailleurs fait par le passé, en assumant ses actes. Connu pour son franc parlé, il n’a pas à tergiverser sur sa position et devrait assumer son choix. Faire un tel choix, si naturel fût-il, ne devrait donc pas l’importuner.
Touraman Keita pour kibanyiguinee.info
