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DISPARITION D’ELHADJ SÉKOUNA : MAMADI DOUMBOUYA PERD UN SOUTIEN DE TAILLE DU RÉGIME MILITAIRE

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Notable de grande notoriété publique au sein de sa communauté, soussou, le kountigui (patriarche) de la Basse Côte, a tiré sa révérence ce jeudi 31 octobre, à l’âge de 88 ans, dans une clinique de la capitale Conakry. La mort soudaine de ce personnage atypique, de grande influence est un coup dur pour le CNRD et son président Mamadi Doumbouya qui voient à travers cette disparition la perte d’un grand soutien au pouvoir.   

La disparition subite d’Elhadj Sékouna Soumah est une immense perte pour le CNRD et son guide qui comptaient certainement beaucoup sur l’influence du patriarche sur sa communauté. Sans occulter du fait qu’au demeurant, le défunt au-delà de sa couronne patriarcale, était un fin politicien qui a pris ses racines sous la première République. Ancien secrétaire général de la Jeunesse et celui du comité directeur du PDG RDA, à Bouramaya, il fut très tôt responsable politique et a réussi au cours des années à collaborer avec tous les régimes qui se sont succédé au perchoir.

Sous le régime de feu Général Lansana Conté, il fut président du conseil du quartier de Tanéné centre et président élu de la CRD de Tanéné.

Durant les 24 ans de règne sans partage de Conté, l’homme a été un faiseur de roi. Il devint au fil du temps très proche du chef, et fut le porte bonheur de plusieurs hauts cadres du pays à l’époque.

Cette notoriété sera un peu écornée au lendemain de la disparition de feu Conté, après qu’il ait apporté son soutien à Cellou Dalein Dalein à l’élection présidentielle de 2010.

Mais le vieux sage n’eut aucun à reprendre le poil de la bête en tronquant son boubou de sagesse pour rejoindre plus tard, le camp d’Alpha Condé, vainqueur de la présidentielle. Leur collaboration qui commença en réalité au terme du premier quinquennat jusqu’à celui du deuxième, ne fit pas long feu. Et le divorce fut commencé lorsqu’il déclara en septembre 2019 à sa résidence de Tanéné que la Basse Côte est contre le troisième mandat dont Alpha et ses acolytes faisaient déjà la promotion outrancièrement.

Environ un an plus tard, il essuya une pluie de gaz lacrymogène à son domicile de Tanné alors qu’il était en pleine réunion avec des opposants du régime.

Désormais perçu comme ‘’ennemi’’, il est réduit au silence et perd même sa couronne patriarcale au profit d’autres favorables au hold-up en vue, du pouvoir. Il garda alors profil bas jusqu’au 5 septembre 2021. Lorsque colonel Mamadi Doumbouya vint renverser le régime pour s’emparer de force les rênes du pouvoir.

Une semaine après ce changement brutal intervenu au sommet de l’Etat, l’infatigable octogénaire sort de son pré pour apporter son soutien au nouvel homme fort du pays. En affirmant que ce dernier n’a pas perpétré un coup d’État mais, qu’il a juste dégager un « papa » qui n’était plus à même de régler le problème des Guinéens.

Une sortie osée qui s’est avérée payante car, deux semaines après, le notable eut l’honneur de recevoir le président du CNRD à Bouramaya, où ils se sont recueillis sur le mausolée de feu Général Lansana Conté.

Le nouvel homme fort du pays le prend comme son « père adoptif ». Le kountigui revient alors avec la plus belle des manières, au-devant de la scène publique. Comme sous le régime de feu Conté, il retrouve son aura et récupère son étoffe d’homme influent, écouté et courtisé par tout le monde.

Le patriarche devient de facto un soutien inconditionnel de son « enfant adoptif », le général Mamadi Doumbouya. De sorte que, malgré les violations répétées des droits humains avec plusieurs cas de disparations et les velléités de confiscation de pouvoir, sont ignorés par le Kontigui qui reste motus bouche cousue face aux abus.

Soutient inconditionnel du pouvoir militaire de Conakry, Elhadj Sékouna Soumah était perçu comme un atout majeur par le général Mamadi Doumbouya qui courtise la Basse Côte pour prolonger son règne à la tête du pays.

En perdant Elhadj Sékouna à un moment crucial de la transition, il perd un grand immense soutien et un protecteur de son pouvoir.

Touraman Keita pour kibanyiguinee.info

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