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VIGILOR SECURITÉ

FRANCE-AFRIQUE : VERS LA FIN DE L’HÉGÉMONIE MILITAIRE !

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La coopération militaire française en Afrique est à rude épreuve. Imposée aux africains au lendemain des indépendances, cette collaboration est en train de s’écrouler sous les pieds de l’ancienne puissance coloniale.

Après une rupture forcée avec les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), la France semble désormais porter la poisse. On ne veut plus la voir ni la sentir au Mali, Burkina et Niger, où elle ne détient plus de base militaire.

Alors que le pont est coupé avec ces trois États, elle devra se préparer à plier bagage dans d’autres territoires du continent.

Le Sénégal et le Tchad ont à leur tour notifié à l’Élysée, d’avoir suffisamment de ressources pour pouvoir exercer la plénitude de leur souveraineté. Ce qui sous-entend que ses bases militaires historiquement installées dans ces pays doivent forcément disparaitre. C’est du moins la quintessence des messages récemment livrés par ces deux pays frères.

Sur la chaine de télévision française, [France 2], le président Sénégalais n’est pas allé par quatre chemins pour exprimer clairement son intention. Même s’il n’exige pas pour l’instant un « délai de rigueur », promet de réserver la « primeur de l’annonce », à la France, au cas où le Sénégal prendrait une telle décision, pour Bassirou Diomaye Faye, ce n’est plus qu’une question de temps. Le président tient surtout à honorer sa promesse de campagne à laquelle le peuple sénégalais y tient fermement.

« Est-ce qu’en tant que Français, vous accepteriez de nous voir dans votre pays avec des chars, des véhicules militaires, des soldats en tenues sénégalaises ? », avait-il réagi lors de son entretien sur [France 2], le 28 novembre dernier. Avant de rappeler que « sur le plan historique, la France a pris des esclaves, colonisé et est restée. »

Bassirou Diomaye Faye estime que « lorsque vous inversez les rôles, vous (les français) aurez du mal à concevoir qu’une autre armée qu’il s’agisse de la Chine, de la Russie, du Sénégal ou d’autre puisse avoir une base militaire en France. »

Quelques heures après cette déclaration du président sénégalais, on assiste à un coup de tonnerre du côté du Tchad qui a pris l’Elysée de court. Ce partenaire stratégique a fait une annonce inattendue qui a laissé son partenaire français sans mot.

Par la voix de son ministre des affaires étrangères, il annonce de façon brutale la rupture de ses accords de coopération de défense avec la France.

Sur sa page facebook, S.E Abderaman Koulamallah écrit que son pays « informe l’opinion nationale et internationale de sa décision de mettre fin à l’accord de coopération » militaire qui le liait jusque-là avec la République française.

Cette décision prise par le Tchad ressemble à un coup de poignard planté dans le dos de la France dans la mesure où son chef de la diplomatie Jean-Noël Barrot venait d’effectuer une visite à Ndjamena.

Dans le rapport de l’envoyé personnel d’Emanuel Macron, récemment rentrée d’une tournée africaine et qui préconise une reconfiguration de la présence militaire française en Afrique en prônant un nouveau partenariat qui tient compte de la « souveraineté » des pays concernés, rapporté par le journal [Le Point], il est mentionné que « les effectifs au Gabon et au Sénégal passeront de 350 à environ 100 soldats, et ceux en Côte d’Ivoire et au Tchad où près d’un millier de soldats tricolores sont stationnés seront également réduits. »

Ce sont de véritables revers que la France subit actuellement en Afrique où elle ne dispose plus que de trois bases militaires en Côte d’Ivoire (environ 600 militaires), au Gabon (environ 350) et à Djibouti (un millier de soldats tricolores).

Suite à ce camouflet, le pays de Macron n’a plus la main mise sur l’Afrique, est en train de perdre son hégémonie militaire sur le continent.

Touraman Keita pour kibanyiguinee.info

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