Objet : Lettre ouverte sur la liberté de la presse en Guinée
Monsieur le Président,
Je me permets de vous adresser cette lettre ouverte en tant que citoyen préoccupé par l’état de la liberté de la presse en Guinée depuis votre accession au pouvoir. Il est indéniable que les médias jouent un rôle fondamental dans toute société démocratique. Ils sont les gardiens de l’information, les vecteurs de la vérité et les porte-voix des citoyens.
Il est important de rappeler qu’au cours du pouvoir militaire du général Lansana Conté, la liberté de la presse a été instaurée, et c’est sous la transition militaire du CNDD que la Guinée s’est dotée d’une loi dépénalisant les délits de presse, créant ainsi un cadre juridique pour la presse en ligne. Ces avancées ont permis à la Guinée de se positionner comme l’un des pays où l’exercice du journalisme est bien protégé.
Aujourd’hui, il est alarmant de constater que la situation des médias en Guinée s’est fortement dégradée. La fermeture des principaux médias audiovisuels, ainsi que les nombreux cas de brimades, d’emprisonnements et de lourdes sanctions et maintenant d’enlèvement à l’encontre des journalistes, soulèvent de vives inquiétudes. Ces actions compromettent non seulement la liberté d’expression, mais également le droit des citoyens à être informés de manière objective et transparente.
Je tiens également à rappeler que cette presse a contribué au succès de votre arrivée au pouvoir en septembre 2021. Une presse libre et responsable est essentielle pour la réussite de la transition que vous dirigez. Elle permet d’instaurer un dialogue constructif entre le gouvernement et la population, de dénoncer les abus et de promouvoir la responsabilité des acteurs politiques.
Je vous exhorte donc, Monsieur le Président, à ne pas suivre les conseils de certains cadres corrompus et démagogues qui n’ont pas d’intérêt à voir une presse libre en Guinée. Au contraire, en favorisant un environnement où les journalistes peuvent exercer leur métier sans crainte de répression, vous contribuerez à renforcer la confiance du peuple envers les institutions et à bâtir une démocratie solide.
Je vous remercie de l’attention que vous porterez à cette lettre et espère sincèrement que des mesures concrètes seront prises pour restaurer la liberté de la presse en Guinée.
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes considérations distinguées.
Conakry le 4 décembre 2014
Oumar Kateb Yacine
Analyste-Consultant Géopolitique
Citoyen du Pays
