ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR : DÉPITÉS DES TRAITEMENTS DÉSHONORANTS DONT ILS SONT VICTIMES, LES « 50 PHD » SORTENT DE LEURS GONGS
Recrutés pour la qualification du système d’enseignement supérieur guinéen, les « 50 Phd » n’en peuvent plus. La souffrance est de trop. Les conditions précaires dans lesquelles ils vivent depuis quelques mois sont déshonorantes.
Ils sont sans salaire depuis plusieurs mois, victimes de disparité salariale et souffrent énormément à cause de l’opacité sur le financement de leurs activités de recherche.
Parmi eux, beaucoup sont venus des universités européennes, américaines, asiatiques et sous-régionales, où ils enseignaient dans des conditions de traitements décents.
Mais animés par la fibre patriotique, ils ont accepté de tout abandonner pour rejoindre leur pays et se mettre au service de l’État. Qui les avait pourtant promis Monts et Merveilles. En leur faisant miroiter des « salaires encourageants » leur permettant de travailler dignement.
Mais voilà que, quelques mois seulement après les avoir recrutés, l’État ne semble plus vouloir honorer ses engagements. Celui-ci, en plus de retarder les salaires, a inséré une politique de discrimination salariale en défavorisant les enseignants guinéens par rapport à leurs homologues étrangers.
Qualifiant une telle situation d’« injustice scandaleuse », lors d’un point de presse qu’ils ont animé au milieu de cette semaine, à Conakry, les « 50 Phd » dénoncent les mauvais traitement dont ils sont victimes depuis leur recrutement.
Concernant le cas de non-paiement des salaires, par exemple, ils disent réclamer quatre mois (4) d’arriérés de salaires portant sur les mois d’octobre, novembre, décembre et janvier.
Pour ce qui est de la disparité salariale, ils révèlent qu’ « un professeur étranger qui enseigne en Guinée, touche un salaire mensuel de 43 millions GNF, alors que son homologue guinéen de grade professeur ne touche qu’un salaire de base de 14 millions GNF. »
Alors qu’« ils ont été tous recrutés selon les mêmes concours, pour les mêmes services et avec les mêmes diplômes et qualifications. », précise leur porte-parole, Dr Siba Théodore Koropogui.
À cela s’ajoute le manque total de visibilité sur le financement des activités de recherche. Ce qui rendrait compliqué le financement des projets de recherche et d’innovation et décourage d’autres candidats potentiels de s’engager dans une carrière scientifique.
En juillet 2024, la Guinée a lancé les travaux de construction de la Cité des sciences et de l’innovation avec l’ambition de se positionner en tant que véritable leader régional en matière de recherche scientifique et d’innovation.
Mais avec ces dénonciations qui mettent à nu la gestion catastrophique des ressources humaines, sans lesquelles tout est voué à l’échec, l’on se demande si le projet n’a pas démarré sur de mauvaises bases.
Sidafa Keita pour kibanyiguinee.info