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MAITRE PÉPÉ KOULÉMOU DU PARTI ARN : « LES GUINÉENS PEUVENT BEL ET BIEN ALLER AUX ÉLECTIONS, ON-ATTENDRA PAS UN EXILÉ POLITIQUE »

Peut-on organiser des élections dans un pays comme la Guinée qui traverse actuellement une situation sociopolitique très confuse, caractérisée par l’exil forcé des principaux leaders politiques, la disparition inexpliquée d’acteurs sociaux et l’emprisonnement d’hommes politiques ? Dans une interview qu’il nous a accordée et sur laquelle nous reviendrons plus en détails dans nos prochaines éditions, le président du parti ARN (Alliance pour le renouveau national) et Coordinateur de la COPAMOC MD (Coalition des partis politiques et Mouvements pour la candidature de Mamadi Doumbouya) n’exclut pas cette option.

« Vous pensez que les Guinéens doivent rester sans aller aux élections ? Vous pensez qu’en organisant les élections en Guinée (sans les leaders politiques exilés), c’est un crime », pose-t-il entre autres questions à l’entame de sa réaction, en faisant référence aux leaders politiques en exil depuis plus de 2 ans.

Pour cet avocat au barreau de Guinée, même s’il reconnait que des « des procédures sont engagées contre certains leaders » en lien avec leur gestion passée, il estime que, ces derniers n’ont pas à crier au scandale. Dans la mesure où, dit-il, « lorsque vous exercez une portion du pouvoir du peuple, ce peuple est en droit de vous demander de lui rendre compte. » Et d’après lui, la meilleure façon « de rendre compte, c’est de répondre » à l’invitation de « l’autorité judiciaire. »

Pour le président de l’ARN, on ne pas parler actuellement d’exil politique en Guinée. Il explique que quand on a rien à se reprocher, on a rien n’a craindre.

« Moi je sais que j’ai les mains propres, c’est pourquoi, très souvent, après mes voyages, je reviens », affirme le politique. Avant d’accuser : « Mais lorsque vous êtes convaincus que vous avez les mains sales, une fois que vous voyagez, vous n’aurez pas le courage de revenir, de peur d’être rattrapé par son passé. »

Poursuivant, il indique qu’un homme politique qui n’a rien à se reprocher, n’a rien à craindre. « C’est celui qui se sent morveux qui se mouche, c’est ça la vérité. », fait-il remarquer.

Evoquant les élections en vue dans le pays, il confie que rien ne devrait les empêcher de se tenir. Sans parler d’inclusion, il affirme que « les Guinéens peuvent bel et bien aller aux élections » et qu’« on-attendra pas un exilé politique » pour les organiser.

« On attendra pas quelqu’un qui est parti saluer Paul ou Pierre en dehors du territoire guinéen. Parce qu’il n’est pas là, on ne peut pas organiser une élection. Pourquoi ? Aucun Guinéen n’est supérieur à l’autre. Et l’élection peut valablement se faire, on ne va pas attendre Paul ou Pierre, parce qu’il est absent du territoire guinéen », clos-il ce débat, pour ouvrir celui des personnes disparues.

Là également, l’avocat s’exprime sur ce phénomène avec beaucoup de réticence. Le plus souvent à travers des interrogations qui suscitent davantage du suspens sur le sort des disparus.

« Vous voulez mettre ça à la charge de qui ? Qui vous avez vu faire disparaitre un citoyen ? », interroge-t-il.

Même s’il admet néanmoins l’existence du phénomène en disant : « je ne dirai pas qu’il n’y a pas eu » de personnes disparues, il précise cependant n’avoir aucun « sentiment que les leaders disparus seraient à la disposition de Paul ou de Pierre.» D’ailleurs, il dit n’avoir aucune « preuve » pour l’attester. 

Pour l’ancien député, « on a ouï-dire que des leaders sont portés disparus » mais, s’interroge-t-il encore, « on attribue ça, à qui ? »

Sidafa Keita pour kibanyiguinee.info