Entre Cellou Dalein Diallo et son ancien collaborateur Ousmane Gaoual Diallo, la bataille fait rage. Depuis l’exclusion de ce dernier des rangs de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), décidée par son ancien mentor, les tensions n’ont cessé de s’amplifier, donnant lieu à un bras de fer politique aux allures de vendetta.
Profitant de sa position privilégiée au sein de l’appareil d’État, en tant que ministre des Transports et porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo semble déterminé à affaiblir son ancien parti. À la tête du Cercle des Amis de Gaoual (CERAG), il refuse de reconnaître son exclusion qu’il qualifie d’« illégale » et affirme, haut et fort, être toujours membre légitime de l’UFDG. Il va jusqu’à défier ouvertement Cellou Dalein Diallo, en l’invitant à un congrès électif pour la présidence du parti.
Depuis son exil à l’étranger, entamé il y a plus de deux ans, Cellou Dalein Diallo observe, impuissant, les assauts répétés de son ancien bras droit. Pourtant, malgré les turbulences qui secouent la formation politique, il conserve encore les rênes du parti, soutenu par un noyau dur de fidèles.
De son côté, le leader du CERAG poursuit son offensive, bien décidé à s’imposer comme l’héritier légitime du parti. Il est notamment accusé d’avoir orchestré, en coulisses, l’envoi d’un mémo par des pseudo-fédéraux, réclamant la nomination de Cellou Dalein Diallo au poste honorifique de président d’honneur, une manœuvre interprétée par les instances du parti comme une tentative de putsch déguisée.
Dernier épisode en date : lors d’une marche dite « de la paix », organisée à Boké sous l’égide des autorités, le logo officiel de l’UFDG aurait été utilisé sans autorisation sur des banderoles promouvant la candidature du président de la Transition, Mamadi Doumbouya, à la prochaine présidentielle. Une action perçue par la direction du parti comme une provocation de trop.
Pour les proches de Cellou Dalein Diallo, cette instrumentalisation de l’image du parti constitue la goutte d’eau qui fait déborder le vase. « Trop, c’est trop », clament-ils. Décidée à faire valoir ses droits, la direction de l’UFDG, conseillée par son pool d’avocats, constitué de maitres Salifou Béavogui, Alseny Aissata Diallo et Amadou Daillo, tous avocats à la Cour, a décidé de porter plainte contre le CERAG pour « utilisation illégale et non autorisée du nom et du logo » du parti.
Dans sa plainte, datée du 17 avril 2025 et enregistrée le 22 avril auprès du Tribunal de Première Instance de Dixinn, le parti déclare :
« Le vendredi 11 avril 2025, l’UFDG a constaté que le CERAG a utilisé, sans aucune autorisation ni mandat, son nom et son logo officiels sur des banderoles affichant l’effigie du président de la Transition, dans le cadre d’une campagne menée à Boké en faveur de la candidature de ce dernier à la future élection présidentielle. »
Pour l’UFDG, cet acte constitue non seulement une usurpation d’identité politique, mais aussi une tentative manifeste de « diffamation » et de manipulation de l’opinion publique. Le parti y voit une volonté délibérée de semer la confusion parmi ses militants et de brouiller sa position sur la transition en cours et le retour à l’ordre constitutionnel.
Sidafa Keita pour kibanyiguinee.info