A la rencontre de la junte : les présidents ghanéen et ivoirien sifflés à ConakryUne délégation de chefs d’Etat de la CEDEAO conduite par le président ghanéen et président en exercice de l’organisation Nana Akufo Addo est arrivée ce jeudi 16 septembre 2021, à Conakry pour rencontrer les nouveaux maitres de la cité qui ont récemment renversé le régime d’Alpha Condé. Le président ghanéen, s’est fait accompagner par son homologue ivoirien, Adourahamne Ouattara.
Cette mission intervient après celles des émissaires de l’UA, de la CEDEAO et des Nations Unies la semaine dernière. Comme les précédents émissaires, les chefs d’Etat vont rencontrer les membres du CNRD pour évoquer la question cruciale de la transition.
Contrairement aux précédentes missions, celle des chefs d’Etat de la CEDEAO n’est pas du goût des guinéens. A leur arrivée dans la matinée de ce jeudi, dans la capitale guinéenne, les homologues de l’ex chef d’Etat guinéen sont accueillis par une foule en colère qui n’a pas manqué de siffler les illustres hôtes.
Dans la foulée, les manifestants scandaient des mots comme « zéro ! zéro ! », au passage du cortège de la délégation des chefs d’Etat. D’autres brandissaient des pancartes sur lesquelles il est écrit : « la CEDEAO ne décide pas à la place de la Guinée » ou encore « la Guinée c’est pour les guinéens ».
Quelques heures plutôt, la CEDEAO a tenu une réunion extraordinaire sur la Guinée et pris des mesures contre la junte militaire.
D’abord, l’organisation a exigé la libération immédiate et inconditionnelle d’Alpha Condé et fixé un délai court de 6 mois pour la transition. Elle a aussi pris des sanctions ciblées contre les membres du CNRD. Ces sanctions consiste au gèle des avoirs du colonel Mamady Doumabouya et ses collègues et leur interdiction de voyager.
Il faut souligner que ces mesures prises par la CEDEAO sont très mal perçues au sein de l’opinion nationale guinéenne. D’autant plus que l’ensemble des forces vives de la nation voit cela comme un moyen de pression contre la junte militaire. Alors que la plupart estime qu’il faut accorder le temps aux putschistes de mettre les véritables bases démocratiques afin d’éviter que le pays ne retombe dans les mains des démons.
« Quand nous avions eu besoins d’eux, ils n’ont pas voulu écouter. Ils ont laissé Alpha Condé poursuivre son projet satanique de 3ème mandat », rappelle un activiste de la société civile. Avant d’ajouter : « maintenant que des patriotes sont venus libérer le peuple de Guinée, ils (les chefs d’Etat de la CEDEAO) viennent nous mettre la pression. Mais la Guinée est un pays souverain, ils devront donc s’aligner sur notre chronogramme ».
Même réaction du côté des formations politiques où Bah Oury invite la CEDEAO d’ « éviter de créer d’autres problèmes ». Selon le président de l’UDRG « une période transitoire de 6 mois n’est pas réaliste ».
Pour Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG « on devrait les (les putschistes) féliciter » au lieu de les acculer.
Touraman Keita pour kibanyiguinee.info
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