En mettant brusquement fin au règne d’Alpha Condé le 5 septembre 2021, le colonel Mamady Doumbouya et ses camarades du CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement) sonnent le glas contre un système dont la dérive gouvernementale avait fini par plomber l’économie nationale et assujettir les guinéens réduits à des sujets maniables à souhait.
L’homme du 5 septembre 2021, est devenu dès lors le choux-choux des guinéens qui ravi automatiquement la vedette aux leaders charismatiques du pays. Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Kassory Fofana, le cardinal Robert Sara…, sont presqu’oubliés, leurs noms évincés par l’aura du jeune colonel qui s’est offert une opportunité d’écrire son nom en LETTRE CAPITALE dans les anales de l‘histoire de la Guinée.
Traité de bourreau pour les massacres perpétrés lors des manifestations sociopolitiques par son unité, le groupement des forces spéciales-GFS, il est désormais perçu comme un héro national dont le nom est encensé et résonne comme un symbole. Lui et ses camarades du CNRD sont depuis, devenus des icones, des stars nationales choyés par 12 millions de guinéens, qui ont permis par endroits de redorer le blason de l’armée auprès de la population.
Multipliant les opérations de charme depuis son coup de force, il continue de marquer des points auprès de la population qui lui manifeste sa gratitude en lui témoignant son soutien. Cette marque de confiance est auréolée par un pacte scellé à travers un « serment » qu’il a eu à prêter lors d’une audience organisée à cet effet ce samedi,1er octobre 2021, à Conakry.
Devant le peuple et la justice, l’ancien légionnaire français a « juré » sur l’article 47 de la « charte de la transition » qui fait office de « Loi fondamentale » jusqu’à l’écriture d’une nouvelle constitution.
« Moi Mamady Doumbouya président de la transition, je jure devant le peuple de Guinée, de préserver en toute loyauté la souveraineté nationale, de respecter et de faire respecter les dispositions de la charte de transition, la dignité humaine, les lois et règlements de la République, de remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur de la nation, de consolider les acquis démocratiques, de garantir l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national.
Je m’engage solennellement et sur mon honneur à collaborer avec les organes de la transition pour la réalisation et la préservation de la cohésion nationale. En cas de parjure que je subisse les rigueurs de la loi ; Je le jure », s’engage-t-il devant l’histoire.
Cet engagement est la consécration d’une période de grâce qui était jusque-là accordée au CNRD et à son ‘’intrépide guerrier’’.
Ce qui siffle en même temps la fin de la récréation et exige du chef de la transition de sortir des ‘’sentiers battus’’. C’est-à-dire, l’heure n’est plus désormais aux engagements mais aux actes. Et il faut noter que si les premiers actes posés ont jusque-là fait jubiler, rien n’est sûr que les prochaines mesures soient aussi populaires.
Puisque le chef de la transition fera bientôt face aux vraies réalités de la Guinée qui exigent parfois des décisions impopulaires. Comme pour dire que ‘’Laye Mady’’ devra faire face aux premières ‘’critiques’’ dès les prochains jours lors du choix des hommes et femmes devant appartenir au gouvernement et au CNT (Conseil national de la transition).
Samory Keita pour kibanyiguinee.info
Tél 655 27 13 18
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