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VIGILOR SECURITÉ

CRISE DES ZEBUS A LAINE : LES AVOCATS DES 71 INDIGENES ARRETES ALERTENT SUR LES SUSPICIONS PERSISTANTES DE « TERRORISME » SUR LE TERRAIN

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La crise des zébus en Guinée Forestière semble avoir atteint son point culminant. Dans la sous-préfecture de Lainé, située à 35 kms de la Préfecture de Lola, Soixante-Onze (71) personnes dont la tranche d’âge varie entre Quatorze (14) et Quatre-Vingt (80) ans ont été interpellées au mois de janvier dernier puis jetées en prison. Leur seul crime est d’avoir réclamé le départ des bouviers et leurs troupeaux.

A Lainé, les populations sont sur le qui-vive. Leur localité est en proie à des violences entre éleveurs et agriculteurs depuis des années. Des bergers nomades qui se sont finalement sédentarisés font paître leurs cheptels jusque dans les champs. Cela au détriment des terres arables de la localité dont les habitants vivent essentiellement de la culture vivrière. L’agression de leur localité par des éleveurs étrangers les expose aujourd’hui à la famine et la déforestation sauvage.

Tout ceci se passe sous le nez et la barbe des autorités locales obnubilés par l’odeur de la corruption.

Ne se sentant plus en sécurité dans leur propre localité, les populations se sont levées, en janvier 2023, pour demander le départ des étrangers. La révolte durera du 11 au 13 janvier. Sans qu’une issue favorable ne soit trouvée. Pis, les forces de sécurité sont intervenues pour violemment mâter les populations. Soixante-Onze (71) personnes seront brutalement interpellée et jetées en prison.

Depuis cette interpellation, ces personnes croupissent en prison sans aucune forme de procès. Elles sont réparties entre les prisons de N’Zérékoré où sont placées Onze (11) personnes dont Trois (3) femmes, Kindia qui a reçu Vingt-Sept (27) personnes dont des femmes et le reste, c’est-à-dire, Trente-Trois (33) personnes conduites à Conakry.

Parmi ces emprisonnés, figurent des mineurs et des personnes du troisième âge. Puisque la tranche d’âge varie entre Quatorze (14) et Quatre-Vingt (80) ans.

Le pool d’avocats constitués pour défendre les incarcérés, en lien avec le comité de crise sur les zébus, était fasse à la presse nationale ce lundi pour dénoncer cette injustice sociale et interpeller l’Etat sur les risques éventuels liés à la présence des bouviers. Qui menacent sérieusement la région forestière en générale et singulièrement la sous-préfecture de Lainé. Qui a déjà perdu Six (6) de ses fils dans les conflits entre autochtones et bouviers.

Selon le tableau statistique du recensement du cheptel bovins, publié en février 2023, par la Direction Préfectorale de l’Agriculture et de l’Elevage, il y a environ Trente-Six-Mille Cinq-Cents Trente-Quatre têtes de bétails qui prolifèrent dans la zone. Dont Soixante-Dix pour Cent (70%) sont des zébus venus du Mali, Niger, Burkina, de Mauritanie et Côte d’Ivoire.

Le CNT (Conseil national de la transition) et le MATD (Ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation) bien que saisis de cette crise qui sévit depuis plus d’une décennie dans cette région de la Guinée, n’ont jamais daigné lever le petit doigt. C’est pareil pour les autorités au plus haut niveau qui sont restées sourdes malgré les alertes.

Or, selon le pool d’avocats qui reste formel là-dessus, certains « comportements suspects » des bouviers, assimilables au « terrorisme », suscitent aujourd’hui beaucoup d’interrogations sur les vraies raisons de leur présence sur le sol guinéen.

En tout cas, comme nous dit le proverbe, « un homme averti en vaut deux. » Nous y reviendrons

Samory Keita pour kibanyiguinee.info

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