DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR NUMÉRIQUE : CONAKRY ABRITE LA 2EME RÉUNION DES EXPERTS DE L’ASSEMBLÉE DES RÉGULATEURS ET TÉLÉCOMMUNICATIONS DE L’AFRIQUE DE L’OUEST
La capitale Guinéenne, Conakry, abrite depuis ce mardi 19 novembre, la deuxième réunion des groupes de travail des experts de l’Assemblée des Régulateurs et Télécommunications de l’Afrique de l’Ouest (ARTAO). Les travaux de cette session qui s’étendent sur quatre jours, vont se dérouler au siège de l’ARPT (Autorité de régulation des postes et télécommunications).
Présidée à l’ouverture par la Ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie Numérique, Rose Pola Pricemou, le thème central de ladite réunion est axé sur la « transformation numérique » et qui regroupe plusieurs délégués venus des différents pays de la sous-région Ouest Africaine.
Le lever de rideau sur ce rassemblement d’experts Africains du développement numérique a été ponctué par plusieurs discours. Au nombre desquels, celui du Secrétaire Exécutif de l’ARTAO qui a confié être ravi de cette rencontre de Conakry, qui constitue le signe d’un engagement collectif pour booster le secteur au niveau de la région.
Selon Aliyu Yusuf Aboki, cette réunion s’appuie sur des progrès remarquables réalisés lors de la première session tenue à Banjul (Gambie) au mois de juin dernier et qui avait connu plusieurs recommandations portant essentiellement sur la protection des consommateurs, le développement des infrastructures et la cybersécurité.
Ainsi pour imprimer la même dynamique, il précise que les travaux de Conakry doivent produire des recommandations concrètes pour une éventuelle orientation et ratification en lient avec l’objectif ultime de l’ARTAO- WATRA.
Cet objectif, précise-t-il, consiste à « favoriser l’intégration et l’harmonisation des réglementations des télécommunications en Afrique de l’Ouest. » Ce qui est essentiel, d’après lui, pour la concrétisation des avantages socio-économiques pour bâtir une économie numérique robuste. Pour ce faire, il invite les participants à travailler d’arrache-pied afin de réaliser « des résultats qui répondent aux besoins locaux », qui vont faire « écho » au-delà des frontières du continent Africain.
En prenant à son tour la parole, le DG de l’ARPT qui accueille cette 2ème session, explique que « la rencontre a pour but de façonner l’avenir du numérique » dans la zone Ouest Africaine. Mais qui se repose, a-t-il ajouté, sur « l’innovation, la collaboration et l’engagement pour le progrès technologique. »
S’exprimant sur l’importance de la transformation numérique, Mamadi Doumbouya, affirme qu’il s’agit d’un « vecteur essentiel de développement socioéconomique qui permet de développer les infrastructures, d’élargir l’accès à des services et d’améliorer l’expérience des consommateurs. »
À cet effet, il rappelle que les échanges de Conakry doivent permettre de « tracer une voie » qui garantit « la compétitivité du secteur » mais aussi sa « résilience et productivité à long terme. »
Présidant l’évènement, la Ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie Numérique, a exhorté les experts à redoubler les efforts pour une pleine exploitation du potentiel numérique au service du développement économique et social.
Car selon, Rose Pola Pricemou, en dépit des progrès réalisés, le continent Africain fait face aux défis de régulation qui entravent le développement du secteur. Elle révèle qu’en Afrique, seulement 28% des citoyens ont accès à internet. Ceci, à cause du manque d’infrastructures et des coûts d’accès trop élevés.
Pour illustrer son propos, elle a cité à titre d’exemple, « le coût moyen d’un gigaoctet de données mobiles qui représente plus de 7% du revenu mensuel moyen des citoyens, alors que le seuil recommandé par la Commission des Nations Unies pour le haut début est de 2% »
Consciente de la problématique dans le secteur, la Ministre indique qu’il y a plusieurs défis à relever. Parmi lesquels, elle invite les acteurs à œuvrer pour « la protection des données personnelles » très exposées aujourd’hui. Selon le dernier rapport de Kasperski, informe-t-elle, rien qu’en 2023, l’Afrique a enregistré une augmentation de plus de 300% des cyberattaques par rapport à l’année précédente. En outre, ajoute Rose Pola, il existe d’autres défis qui doivent permettre « l’accélération du déploiement des infrastructures » et « l’optimisation du spectre des fréquences pour la 5G ».
Insistant d’ailleurs sur ce dernier défi, elle révèle qu’« en 2023, moins de 10% des pays Africains avaient lancé des services 5G contre 65% en Asie »
L’Assemblée des Régulateurs et Télécommunications de l’Afrique de l’Ouest (ARTAO), est une organisation sous régionale qui a vu le jour en 2002 en raison de la nécessité de la mise en place d’une plateforme commune permettant aux régulateurs des télécommunicateurs d’échanger des idées, de partager des connaissances et de saisir des opportunités pour relever des défis communs dans le secteur des télécommunications.
Sidafa Keita pour kibanyiguinee.info