Généralement quand le lion vieillit, il devient nerveux et voit le danger partout car une fois détrôné, il sait qu’il est condamné. Ainsi pour sauvegarder son trône, le fauve est prêt à consentir tous les
sacrifices, même au prix de sa vie.
Aujourd’hui en Guinée, le régime a atteint son pic. En histoire on dira qu’il a atteint son apogée. Et en terme très simple, c’est un régime qui vit ses derniers instants ou encore en agonie. C’est ce qui est normal, puisque toute chose a un début et une fin. C’est dire quoiqu’on fasse, ce qui est déjà fait est plus long que ce qui reste..
Ce qui ne devrait tout même pas surprendre les plus sceptiques. Il suffit juste de voir ce qui se passe dans ce ’’gros village’’ où le chef ne fait plus le distinguo entre le bien et le mal. Il peint tout en noir et s’accommode avec l’obscurantisme. Ses disciples propagent la peur et sèment la terreur dans tout le village, obligeant les villageois à se terrer. Le message du chef du village étant clair : « couper la queue » au premier indigène qui daignera sortir la tête. Les limiers de leur côté sont prêts à exécuter tous ordres (mêmes les plus sordides) venant du palais royal. Pourvu que cela soit de la volonté du chef. Point barre ! Des habitants considérés comme des hors la loi sont traqués, kidnappés. Les moins chanceux sont tués, les plus chanceux eux sont jetés en pâture devant une justice aux ordres.
Une pratique rudimentaire qui consiste à réduire au silence les voix dissonantes. Celles qui osent dénoncer le despotisme, la corruption, le détournement des deniers publics, la déliquescence de l’État etc. Tant pis si le tissu social est en lambeau ! Tant pis si des cases sont en feu ! Tant pis si des innocents sont froidement abattus par
des armes de guerre. Tant pis ! Tant pis si le bétail et les champs sont décimés ! Tant pis si le pauvre citoyen est affamé !
Quand le risque de perdre le pouvoir est gros, il faut déployer des gros moyens pour restaurer l’autorité de l’État et préserver ses intérêts égoïstes. Quitte à tout sacrifier.
Les arrestations arbitraires actuellement en cours dans le pays sont le signe d’un régime aux abois, en quête de légitimité. Acculé de toute part, le chef tente le tout pour le tout en s’accrochant au trône. Impuissant face à cette forfaiture de lèse-majesté, le peuple se recroqueville sur lui-même en lorgnant l’horizon dans l’espoir que le
vent changera de direction.
Touraman Keita pour kibanyiguinee.info
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