Mofa Sory Dounoh, le féticheur qui prédit la chute de la junte : « dites au colonel Mamadi Doumbouya… »
Le féticheur guinéen qui a publié une première vidéo dans laquelle il prédit le déclin de la junte militaire est activement recherché par le pouvoir de Conakry. Installé dans le pays, précisément à Siguiri, sa ville natale, Mofa Sory Dounoh affirme que le pouvoir de Conakry a une durée de vie de 18 à 28 jours maximum. Si l’on prend le 24 avril (jour de publication) comme date référence, cela indique que le règne du colonel Mamadi Doumbouya prendra fin soit le samedi 13 Mai ou soit le mardi 23 Mais 2023.
En faisant cette sortie osée, le féticheur qui, il faut le rappeler avait aussi prédit la chute du régime d’Alpha Condé, s’est attiré le courroux de la junte. Et à défaut de se faire arrêter, c’est sa famille qui fait actuellement les frais. Ses deux épouses, Bobo Diabaté et Siré Touré et son apprenti sont aux arrêts et détenus dans un endroit tenu secret.
Pour démentir les dernières rumeurs qui font état de son arrestation, Mofa Mory Dounoh a fait une deuxième vidéo de 14mn16s, dans laquelle il demande aux autorités de « libérer immédiatement » sa famille.
S’adressant au colonel Mamadi Doumbouya, il dira qu’à la prise du pouvoir ce dernier avait indiqué avoir besoin du concours de tous les guinéens. Et que c’est dans cette optique que lui aussi a voulu apporter de par son travail de féticheur son apport en alertant la junte d’un éventuel « renversement de pouvoir ».
« Moi je ne suis pas fonctionnaire puisque je n’ai pas étudié. Et je ne suis ni maçon ni planton ni menuisier ni ferrailleur ni mécanicien. Le seul travail que je connaisse, c’est le fétichisme, la prédiction », affirme-t-il dans sa vidéo. Puis de rappeler : « j’ai fait une vidéo sur le 3ème mandat d’Alpha Condé. Ils (les anciens dirigeants) ont négligé et rejeté la vidéo. Ils ont refusé de faire des sacrifices. J’ai repris la vidéo avec des preuves, vous pouvez encore la revoir, mais ils n’ont pas voulu faire de sacrifice. Tout le monde connait la suite. C’est dans ça nous sommes aujourd’hui ».
Poursuivant, il révélera : « la connaissance qui m’a montré qu’il y aura un coup d’Etat contre Alpha est la même qui m’a montré qu’il y a un coup d’Etat en gestation contre Mamadi Doumbouya (…) ».
Plus loin, il dira : « ils sont venus arrêter mes (2) épouses mon enfant et mon apprenti. Ils ont pris mon véhicule et cassé six des 14 portes de ma maison avant de mettre tout en sens dessous dessus. Je ne sais pas où ils ont envoyé mes épouses (….) ». Or, estime-t-il, « ma famille n’a rien à voir dans cette histoire ». De ce fait, il demande qu’on la « libère immédiatement ».
Mais pour lui, du fait que ceux qui étaient venus pour l’arrêter ne l’ont pas trouvé sur place a été une bonne chose. Sinon, fulmine-t-il, « ils allaient savoir pourquoi je porte le nom de Mofa Sory. J’allais écrire une histoire que toute la Guinée allait en parler ».
Pour démentir ses détracteurs qui parlent de son arrestation, il rassure être chez lui. « Je ne suis pas caché. Je suis chez moi (….). Je ne suis pas arrêté ». Et faisant allusion à ses pouvoirs mystiques il ajoutera ceci : « on n’arrête pas un homme comme ça (…) ».
Avant de marteler : « S’ils veulent trouver une solution à cette situation, ce n’est pas de cette façon (…). Si Mamadi Doumbouya veut me voir, il n’a qu’à m’appeler (…). Je ne veux parler avec ni le premier ministre ni le ministre de la défense ni aucun autre ministre (…). C’est lui-même en personne qui doit m’appeler (…). »
En tout cas pour lui, si les autorités actuelles ne croient pas à sa prédilection, qu’elles restent « tranquille ». Au cas échant, le colonel Mamadi Doumbouya en personne n’a qu’à l’appeler. « Je n’échangerai ni avec un ministre ni avec un communiquant. Et dites à Mamadi Doumbouya que je n’ai peur que de Dieu (…) », fin de citation.
Sidafa Keita
Les commentaires sont fermés.