SITUATION DES ENSEIGNANTS CONTRACTUELS : DES ACTEURS DE LA SOCIETE CIVILE GUINEENNE S’INDIGNENT ET S’INSURGENT CONTRE L’INJUSTICE DE L’ETAT
Certains acteurs de la société civile guinéenne ne supportent plus la misère que l’Etat fait subir, depuis belles lurettes, aux enseignants contractuels. Abandonnés et réduits à la « mendicité », ces derniers semblent avoir perdu tout espoir d’être régularisés et rétablis dans leur droit. Car avec le non paiement de leurs arriérés de salaires (moins de 120 us le mois), ils ne savent plus à quel Saint se vouer. Peinés et indignés par cette maltraitance à l’égard de ces pauvres enseignants, les leaders du forum des forces sociales de Guinée-FFSG-, sont montés au créneau pour dénoncer l’Etat en disant stop aux violations des droits humains.
Remontés contre la situation dérisoire des contractuels, ils sont sortis de leurs gonds pour taper du poing sur la table, ce lundi 12 juin 2023. Selon eux, il est inconcevable que l’Etat puisse « abandonner » des gens qui ont accepté de se priver de tout-famille, loisir, salaire décent- pour aller donner le savoir parfois dans les coins les plus reculés du pays.
« Ce sont des pauvres gens qui se sont sacrifiés pour donner du sens à notre vie…car, c’est pour permettre à nos enfants d’avoir le chemin de la vie… », dira à l’entame Abdoul Sacko. En dénonçant cette « indifférence » des gouvernants, il fera remarquer qu’«aujourd’hui, le travail n’a plus de sens en Guinée », car estime-t-il « ce n’est pas le travail qui est payé », mais plutôt «votre capacité à porter une parole politicienne, à être un soutien politique qui fait que vous bénéficiez des largesses de l’Etat ». Car d’après lui, « si le travail avez du sens, le guinéen n’allait pas restez silencieux face à ceux qui perçoivent 1 million gnf et qui travaillent au quotidien, en plein temps ». Cet activiste pense surtout que les enseignants contractuels « sont de véritables soldats (du savoir) qu’on a transformé en mendiants ».
Et avec un ton qui frise la colère, Abdoul Sacko martèlera que « c’est gênant de voir l’Etat s’en enorgueillir d’abandonner des enseignants pendant 8 mois et de prendre comme un trophée de guerre, parce qu’on va les donner 2 mois (de salaire) ». Puis de s’exclamer : « quelle pire manière de traiter les travailleurs ! ». Avant de s’interroger : « Ou est la justice ? »
Plus loin, l’activiste explique qu’on ne peut pas réduire des enseignants à la mendicité et espérer faire des miracles aux examens. En tout cas d’après lui, personne ne devrait « s’étonner du taux d’échec exponentiel », aux examens nationaux.
Ayant auparavant abondé dans le même sens, le président du Forum civile guinée-FCG-, soulignera que « violer le droit des enseignants, c’est favoriser la paupérisation… ». Ibrahima Balaya Diallo exprimera ensuite son regret de voir les enseignants désemparés aujourd’hui, car ne sachant plus à quel Saint se vouer.
Dans la même foulée, le Secrétaire Général de la COSATREG (Confédération syndicale autonome des travailleurs et retraités de Guinée), expliquera que « le non paiement des droit des travailleurs est régi par une convention, notamment la convention 189 portant sur le travail décent : à travail égal salaire égal ». Ainsi pour Boubacar Biro Barry, « la violation de cette convention par les gouvernants constitue une violation des droits de l’homme».
Afin de corriger cette « injustice », ces activistes de la société civile appellent à la solidarité de toutes les entités sociales, comme cela a été le cas lors de la mobilisation pour les 40% des fonctionnaires de l’Etat, pour exiger de l’Etat à remplir sa part du contrat.
Samory Keita pour kibanyiguinee.info
Tél : 622 20 95 90
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