Les coupures d’électricité sont actuellement légion dans la capitale guinéenne. A Conakry, nombreux sont ces quartiers qui se trouvent être plongés dans l’obscurité. Principalement due aux pannes de transformateurs, cette situation créé actuellement plusieurs foyers de tension à travers la capitale. Et le mutisme de la société Electricité de Guinée (EDG) sur le sujet envenime les choses et provoque des émeutes sur le terrain. Car les populations fatiguées de garder leur mal en patience, font désormais recours à la rue pour exprimer leur ras le bol.
Rien que pour ce mois de juillet, il y a eu plusieurs manifestations contre le manque d’électricité dans les ménages.
La première manifestation a eu lieu le 5 juillet 2023. C’était dans le district de Bentourouyah, sous préfecture de Maneyah, préfecture de Coyah qui se trouve dans la périphérie de la capitale Conakry. Où les populations très en colère ont investi la route nationale N°1 pour ériger des barricades et incendier des pneus. Pendant une bonne partie de la journée, la route obstruée à la circulation restera impraticable aux usagers. Et comme à l’accoutumée, les pouvoirs publics feront intervenir les forces de l’ordre pour disperser les manifestants et rétablir la circulation.
Une semaine après, précisément le 11 juillet, le même scenario est constaté à Daresalam 2, quartier situé dans la haute banlieue. Mais contrairement à Bentourayah, les jeunes de Daresalam ont attendu la nuit pour laisser manifester leur colère. Ce jour, les habitants de ce quartier ont connu une nuit-blanche. Puisque la tension restera vive entre jeunes manifestants et agents de forces de l’ordre de 22heures à 4heures du matin. Les quidams d’un côté et les manifestants de l’autre, vont se livrer à une bataille sans merci, gaz lacrymogènes contre cailloux. La partie se terminera par une chasse à l’homme. Comme des ‘’ras’’, les manifestants finiront par se retrancher en disparaissant dans le noir.
Le 16 juillet, une autre manifestation contre le manque d’électricité est signalée à Sonfonia rails. Comme cela s’est passé dans les autres quartiers, ce jour très tôt, les manifestants ont pris d’assaut l’autoroute le prince en mettant des barricades sur la transversale T8. Là également, les forces de l’ordre interviendront pour rétablir l’ordre et libérer la circulation restée bloquée pendant plusieurs heures.
Et ce lundi 24 juillet, deux manifestations similaires ont éclaté dans les quartiers de Soloprimo et de Matoto kendeka, situés respectivement dans les communes de Ratoma et Matoto, qui les plus grandes de Conakry en termes de superficie et de populations. Et où les citoyens de ces zones étant également restées longtemps sans électricité useront du même modus operendu pour exprimer leur ras le bol. Des jeunes sortis barrés la route sont plus tard dispersés à coups de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre.
Mieux, il existe aujourd’hui plusieurs autres quartiers qui se trouvent dans la même situation. Par manque de courant, les citoyens broient du noir depuis des jours pour certains, et des semaines pour d’autres. C’est le cas, par exemple des quartiers de Gbessia port 1 et Gbessia port 2 pour ne citer que ceux-ci.
Or, comme nous enseigne le déterminisme scientifique, « les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets ». Ainsi, voir dans les prochains jours ces quartiers en ébullition, ne devra guère surprendre quelqu’un.
Soulignons que le dénominateur commun de ces coupures d’électricité dans les quartiers su-cités est la ‘’panne des transformateurs’’. Et les transformateurs qui sont jusque-là tombés en panne et enlevés par les agents d’EDG pour réparation, sont pour l’instant restés sans suite. Les populations ayant longtemps gardé leur mal en patience, ont fini par en avoir marre et craquer.
Mais pourquoi EDG traine à ramener les transformateurs ? Est-elle incapable de les réparer ? Ne dispose-t-elle pas de stock de transfos ? Pourquoi ne communique-t-elle pas sur ce sujet ? Ce sont aujourd’hui entre autres questions qui taraudent l’esprit des consommateurs et auxquelles l’Electricité De Guinée devrait répondre pour éclairer la lanterne des guinéens. Nous y reviendrons.
Samory Keita pour kibanyiguinee.info
Tél : 622 20 95 90
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