L’étau se resserre sur la junte militaire qui a pris le pouvoir au Niger le 26 juillet dernier. Le Conseil de sécurité de l’Union Africaine et la CEDEAO lancent des ultimatums d’une à deux semaines aux putschistes pour restaurer l’ordre constitutionnel. Au cas échéants, les deux organisations menacent de passer à la vitesse supérieure pour rétablir l’ordre et pourraient même « recourir à la force » si nécessaire.
Soixante douze heures (72h) après la prise du pouvoir par l’armée au Niger, le Conseil de sécurité de l’Union Africaine s’est réuni pour statuer sur la situation. Au sortir de cette réunion tenue le 29 juillet, le Conseil de sécurité donne un ultimatum de 15 jours aux putschistes pour restituer le pouvoir et retourner dans la caserne.
Elle exige aux militaires « le retour immédiat et sans condition dans leurs casernes et le rétablissement de l’autorité constitutionnelle ». Mais aussi « la libération immédiate et sans condition du Président Mohamed Bazoum et de tous les autres détenus… ». A défaut, le Conseil de sécurité menace de prendre « toutes les mesures nécessaires, y compris des sanctions punitives, à l’encontre des auteurs, au cas où les droits des détenus politiques ne seraient pas respectés »
Dans le même sillage, la CEDEAO s’est réuni ce dimanche 30 juillet à Abuja, Nigéria, sur convocation du nouveau président en exercice de l’organisation, Bola Ahmed Tinubu. Au terme de la réunion, elle s’est fendue d’une résolution dans laquelle, elle indique clairement à la junte ses intentions.
D’abord contrairement à l’UA, elle dit accorder juste une semaine à la junte pour rétablir l’ordre normal. Et si jamais celle-ci s’entête en refusant de s’exécuter, la CEDEAO envisage d’ordre et déjà une batterie de mesures pour se faire entendre. Et pour ça, elle n’exclut pas de faire « recours à la force ».
Elle demande ainsi la « libération immédiate » du président Bazoum et le « retour complet de l’ordre constitutionnel ». Et après le délai d’une semaine, si la junte ne se bouge pas, la CEDEAO indique qu’ « à cet effet, les chefs d’état major de la défense de la CEDEAO doivent se réunir immédiatement ».
Et attendant, elle a décidé de la fermeture des frontières avec le Niger avec effet immédiat. Autrement dit, toutes les transactions sont interdites avec le pays jusqu’à nouvel ordre.
Du côté du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), on dénonce un « plan d’agression » planifié « contre le Niger » qui sera exécuté « à travers une intervention militaire imminente à Niamey en collaboration avec des pays africains non membres de l’organisation et certains pays occidentaux ».
Toutefois, déterminée à ne pas céder à la pression, la junte militaire se dit être prête à défendre sa patrie. « Nous rappelons une fois de plus à la CEDEAO ou tout autre aventurier, notre ferme détermination à défendre notre patrie. », martèle-t-elle.
Samory Keita pour kibanyiguinee.info
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