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VIGILOR SECURITÉ

JUSTICE : « DESAVOUE » PAR LE SOMMET, LE MINISTRE CHARLES WRIGHT VA-T-IL DEMISSIONNER ?

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S’achemine-t-on vers un dénouement heureux de la crise qui mine la justice guinéenne depuis quelques semaines ? Les derniers développements de la situation semblent susciter de l’espoir.

Cette semaine le chef de la transition a instruit le président de la Cour Suprême de trouver un dénouement à la crise qui mine le secteur judiciaire depuis quelques moments suite à la suspension de deux magistrats par le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux et des Droits de l’Homme Alphonse Charles Wright.

Ainsi dit ainsi fait ! Ce mercredi 6 septembre 2023, une réunion a eu lieu dans ce sens dans l’antre de la Cour Suprême, présidée par son premier président. Qui a regroupé les représentants du Conseil d’Administration de l’Association des Magistrats de Guinée (AMG), du comité de sortie de crise, du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), des hauts magistrats des cours et tribunaux.

Pendant cette réunion, l’élite judiciaire a passé au crible les dispositions prises, le 15 août dernier, par le ministre Charles Wright et la manière qui a caractérisé la diffusion des actes suspendant les magistrats Moussa Camara et Cé Avis Gamy, respectivement Juge et Substitut du Procureur près le Tribunal de Première Instance de Labé.

Au terme de la rencontre, plusieurs résolutions ont été faites. Tout d’abord, les participants ont tenu à dénoncer de vive voix le « caractère illégal » des actes de suspension, mais aussi le fait d’avoir usé de « la presse et des réseaux sociaux » pour les publier.

Dans leurs résolutions, les participant ont évoqué « la nécessité d’avoir des approches de sortie de crise dans la légalité », dans un « délai raisonnable », d’interpréter les « dispositions des articles 537 et 590 du Code de procédure pénale.» Mais aussi, « la recommandation faite au CSM de rendre une décision de principe sur le sens des articles 38 et 39 de la loi L/054/CNT/2013 portant statut des Magistrats.»

Enfin, ils ont décidé de mettre en place « une commission ad hoc » dont le rôle s’articulera « à faire rapporter par le Garde des sceaux, les actes de suspension » pris à l’encontre des « deux Magistrats, au plus tard le lundi 11 septembre 2023 ».

De leur côté les magistrats qui prévoyaient un sit-in et une marche les 7 et 12 septembre, ont décidé de reporter au 15 septembre prochain.

Cette réaction du Président de la transition qui est en même temps Président du Conseil supérieur de la magistrature, ressemble à une gifle infligée au ministre de la justice qui ne veut pas entendre raison.

En désamour avec les magistrats en débrayage depuis plusieurs jours maintenant, Charles Wright crie au « sabotage » et envisageait déjà des mesures draconiennes contre tous ceux qui ont cessé le travail. « Tous les magistrats qui n’ont pas pu faire les vacances en bonne et due forme et selon le calendrier qui a été établi, j’ai déjà confié le travail à l’inspection des services judiciaires….je prendrais la mesure qui s’impose », avait-il menacé.

Mais comme l’on peut s’en apercevoir, dans ce bras de fer qui l’oppose aux magistrats, le ministre Charles Wright risque de perdre la face. Le « caractère illégal » de ses décisions ne joue pas en sa faveur. Une situation qui a fini même par amener le Président de la transition à intervenir en confiant le dossier à la Cour Suprême. Et cette intervention du colonel Mamadi Doumbouya est perçue comme un ‘’desavouement’’ du Garde des Sceaux qui fait pas bonne presse dans son secteur. Et d’aucuns pensent qu’à cause de son « acte illégal » et son ‘’desavouement’’ tacite par le premier magistrat du pays, Charles Wright devrait rendre le tablier. Mais connu pour son ‘’arrogance’’, le jeune ministre choisira-t-il de démissionner ? En tout cas, mieux vaut partir de son propre gré que de se faire renvoyer.

Samory Keita pour kibanyiguinnee.info

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