VIGILOR SECURITÉ

SITUATION DES ENSEIGNANTS CONTRACTUELS : UNE VERITABLE « BOMBE » A RETARDEMENT POUR LE GOUVERNEMENT

A quelques jours de l’ouverture des classes, prévue le 3 octobre prochain, tous les ingrédients sont réunis pour connaitre une ouverture tumultueuse. Les anciens contractuels qui réclament neuf (9) mois d’arriérés de salaires et 12 mois de primes d’incitation ont déjà fait savoir leur intention de boycotter la reprise des classes tant que l’Etat ne paiera pas leurs dus.

Au cours déjà de la session scolaire 2022-2023, il y a eu des débrayages sporadiques des enseignants contractuels pour réclamer à l’Etat les arriérés de salaire. Malgré quelques perturbations des cours, leur revendication n’avait pas eu gain de cause. Suite aux promesses tenues par l’Etat, ils ont fait preuve de bonne foi en permettant l’organisation des différents examens nationaux.

Mais l’Etat de son côté, n’a pas honoré son engagement de régler la situation. Se sentant alors bernés, les enseignants contractuels qui vivent dans des conditions pitoyables ont décidé de se faire à nouveau entendre, cette fois à quelques jours de l’ouverture des classes.

Ils ont déjà lancé l’alerte à travers les multiples manifestations organisées ce 18 septembre 2023, dans la capitale Conakry et dans les différentes villes de l’intérieur du pays. Conakry, Kindia, Siguiri, Labé, Téléminé, N’zérékoré, Sangarédi ont d’ores et déjà donné le ton. « Sans salaire, pas de cours », est le principal slogan utilisé par ces enseignements contractuels qui semblent être au bout de leur nerf.

Qu’en est-il exactement ?

Il s’agit de 9 mois d’arriérés de salaire et de 12 mois de primes d’incitation réclamés par les enseignants contractuels.  Le salaire est payé à hauteur d’1 million gnf par mois. Quant aux primes d’incitations, elles sont catégorisées selon les zones de délocalisation. A savoir 600 mille gnf par mois pour les enseignants évoluant dans les capitales régionales, 750 mille francs pour ceux qui sont dans les chefs lieux des préfectures, 1 million gnf pour ceux qui sont dans les sous préfectures et 1 million 300 gnf pour ceux qui enseignent dans les districts et villages.

Lors des négociations tripartites entre le gouvernement, le patronat et le syndicat de l’éducation, portant sur l’intégration des enseignants contractuels à la fonction publique, tenues à la mi-septembre, il a été convenu que « la rentrée des classes doit être subordonnée par le paiement des primes d’incitation et des neufs mois d’arriérés de salaires des enseignants contractuels communaux ».

Mais depuis ce jour aucune déclaration n’a été faite par le gouvernement guinéen pour donner suite au dossier. Ce silence coupable du gouvernement n’arrange pas la situation sur le terrain. Car à cette allure, la rentrée des classes risque d’être compromise. Alors que qu’après avoir passé 3 mois de vacances, les élèves sont pressés de reprendre le chemin des classes. Vouloir donc retarder l’ouverture des classes pourrait provoquer lire de ces élèves qui pourraient se mêler dans la danse pour réclamer l’ouverture immédiate des classes.

Il est donc temps, que le gouvernement se réveille pour régler ce dossier car, cette situation constitue une véritable bombe à retardement pour l’Etat guinéen.

Sidafa Keita pour kibanyiguinee.info

Facebook Comments