« Le pays va mal, il va très mal aujourd’hui », a averti jeudi dernier, l’une des figures de proue du paysage sociopolitique guinéen. Une telle affirmation faite par un grand activiste de la société civile traduit la précarité dans laquelle est actuellement plongé le pays. Cette crise lancinante est la conséquence directe de l’explosion du dépôt principal d’hydrocarbures de Conakry dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 janvier 2023.
Ce n’est pas une sinécure pour les autorités actuelles guinéennes de voir qu’aujourd’hui, le pays est empêtré dans une crise sans précédente, liée au manque criard des produits pétroliers. Le pays n’a jamais connu une telle situation chaotique auparavant. Qui altère tous les axes de développement socioéconomique en affectant le mode de vie des populations en général.
La récente explosion de l’unique dépôt d’hydrocarbure du pays et la gestion mauvaise de la situation par le gouvernement qui a du mal de trouver une solution idoine pour satisfaire la forte demande sociale, entrainent le pays vers une impasse totale.
Trouver désormais un litre de carburant est devenu un véritable parcours de combattant pour les automobilistes. Qui passent actuellement plus de temps dans les stations de service en quête d’un litre d’essence ou de gasoil. Les quelques rares stations ouvertes sont régulièrement prises d’assaut par une kyrielle de population. Automobilistes et motards formant des files indiennes à plusieurs centaines de mètres. Parmi eux, certains ont passé la nuit, d’autres sont là depuis l’aube dans l’espoir d’être parmi les premiers servis. Formant ainsi d’énormes embouteillages dans ces endroits. Mais ils arrivent parfois que certains fassent plusieurs jours sans gagner le moindre litre d’essence. Une situation qui créé souvent la frustration et la pagaille au sein de la foule.
Malgré les promesses tenues et les efforts jusque-là consentis, le gouvernement a du mal à résoudre le problème, pour l’instant. Dès le lendemain du drame, il a entamé des démarches auprès de certains pays voisins afin de sceller des partenariats devant permettre à la Guinée de s’approvisionner en carburant. Ce qui a abouti à la signature récemment d’un accord avec la république sœur de Sierra Léone. Qui permet l’approvisionner de la Guinée en carburant par ce pays voisin.
Onze (11) stations services sont déjà identifiées par le gouvernement pour être opérationnelles 24 h sur 24h.
Cela sans oublier, les 50 millions de litres que la Côte d’Ivoire compte livrer chaque fin de mois à la Guinée.
En dépit, les tensions restent vives à plusieurs endroits de la capitale, où des populations surexcitées ont commencé à manifester leur colère. Des échauffourées ont même éclaté entre forces de l’ordre et manifestants, faisant des victimes, selon des sources non officielles.
Vu la gravité de la situation, le gouvernement a pris les devants en suspendant pour une semaine la reprise des cours dans les établissements scolaires.
Bien que ces quelques mesures soient prises par l’Etat, sur le terrain la situation est plus complexe qu’on ne l’imaginait. Tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour amplifier cette crise. Les signaux étant au rouge, le gouvernement fait face à une véritable bombe à retardement qui peut exploser à tout moment. A moins que des dispositions plus importantes soient prises pour immédiatement régler le problème.
Samory Keita pour kibanyiguinee.info
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