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RESTRICTION DES LIBERTÉS INDIVIDUELLES, BAVURES DES FORCES DE L’ORDRE, BÂILLONNEMENT DES MÉDIAS : LE RAPPORT D’AMNESTY INTERNATIONAL QUI ÉPINGLE LA JUNTE MILITAIRE AU POUVOIR EN GUINÉE DEPUIS PRES DE 3 ANS

Dans un rapport publié ce mercredi 24 avril 2024, Amnesty international est singulièrement revenu sur le cas guinéen. Le contenu de ce document accablant pour le pays de Mamadi Doumbouya, passe en revue les violations des droits de l’homme durant cette transition militaire. Cela, depuis le 5 septembre 2021, date de prise du pouvoir par le CNRD jusqu’aujourd’hui.

De la « liberté d’expression et de réunion pacifique », aux « arrestations, détentions arbitraires et violences sexuelles » en passant par les « homicides illégaux », l’organisation internationale de défense des droits de l’homme a passé tout en revue. Et son constat est plutôt alarmant. Plaçant la Guinée parmi les élèves médiocres en matières des droits humains.

En matière de « liberté d’expression », Amnesty international fera savoir que « dans une décision rendue le 31 octobre, la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a jugé que la Guinée avait violé les droits à la liberté d’expression et à l’information en restreignant l’accès à Internet et aux réseaux sociaux en 2020. »

A leur arrivée, les nouvelles autorités ont réitéré la même chose au mois de mais 2023. Elles sont même allées plus loin en déclarant que « l’Internet n’est pas un droit. » Depuis, c’est la traversée du désert pour les médias en Guinée. Plusieurs d’entre eux sont toujours brouillés et retirés du bouquet canal Plus. Exposant ainsi les entreprises de presse à une « mort » assurée et envoyant de nombreux journalistes au chômage.

Sur la « Liberté de réunion pacifique », l’organisation fera remarquer que suite à « l’interdiction générale visant tous les rassemblements politiques en Guinée » et qui « était toujours en vigueur depuis mai 2022 », plusieurs guinéens ont été arrêtés et condamnés par la justice, pour avoir exprimé ce droit que leur confère pourtant la loi. Entre avril et juin 2023, des dizaines de citoyens dont des femmes sont condamnés à Kankan à des peines lourdes.

Au courant de la même année, des activistes de la société civile (Ibrahima Diallo, Foniké Mengué du FDNC) et leaders politiques (Saikou Yaya Barry UFR) sont libérés après 10 mois de détentions arbitraire et illégale.

Le rapport épingle aussi les forces de défense et de sécurité pour « homicides illégaux » pour la mort d’au moins 37 personnes tuées lors des manifestations sociopolitiques.

Il met également en exergue les « violences sexuelles » où il cite en exemple la fin tragique de M’Ma Sylla, jeune élève qui avait été violée et opérée plusieurs fois dans une clinique clandestine à Conakry. Même si ces bourreaux, au nombre de 4, avaient été arrêtés, jugés et sévèrement condamnés.

Samory Keita pour kibanyiguinee.info

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