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VIGILOR SECURITÉ

AFFAIRE BASE MILITAIRE ÉTRANGÈRE EN GUINÉE: LA SORTIE (TARDIVE) DU POUVOIR CENTRAL DE CONAKRY RASSURE-T-ELLE SON VOISIN DU MALI ?

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La rumeur sur l’existence clandestine d’une base militaire française sur le territoire guinéen a commencé à se rependre au mois d’août dernier, elle s’est poursuivie jusqu’à finalement obliger le pouvoir central de Conakry de sortir de son mutisme mystérieux.   

L’existence de la prétendue base militaire française, à Kourémalé sur le sol guinéen, non loin de la frontière malienne a été évoquée pour la première fois au mois d’août, sur les réseaux sociaux. La rumeur a pris de l’ampleur lorsque les médias locaux et étrangers se sont saisis de l’affaire pour en faire leur chou gras.

Le sujet a provoqué un tollé général, interpellant les autorités au plus haut niveau des deux pays, Guinéen et Français, soupçonnés d’avoir tissé secrètement des relations sécuritaires.

L’affaire fait la Une de l’actualité internationale. Elle est évoquée au sein de l’Assemblée nationale française avec le chef d’état-major des armées françaises et révélée au grand public par un député de la France insoumise. Ce dernier fera même l’objet de menace par le président macroniste de la commission de défense à l’AN française. Alors que le seul crime du député Aurélien Saintoul, a été d’avoir partagé (en octobre) sur les réseaux sociaux, les propos du chef d’état-major des armées sur la présence des militaires français en Guinée.  

Profitant de sa présence sur le sol français, le Ministre des Affaires Etrangères de la Guinée a, en marge du 19ème sommet de la francophonie, essayé de balayer du revers de la main cette information qu’il avait d’ailleurs qualifié d’ « histoires » montées de toutes pièces. En se confiant à l’AFP, Dr Morysandan Kouyaté affirmait que ce sont des histoires que les gens sont en train de raconter. Sinon, à l’en croire, il n’existe aucune base militaire française sur le sol Guinéen.

Pourtant vu la persistance de la rumeur sur les relations douteuses entre la France et la junte militaire, des députés français avaient (même si elle n’avait pas prospéré) introduit une proposition de résolution pour la création d’une commission d’enquête sur les relations diplomatiques et sécuritaires entre les deux pays. Ces députés soupçonnaient Paris d’avoir détaché de fonctionnaires français auprès du ministère de la justice guinéenne, tel qu’Eric Legrand.

Malgré l’ampleur de cette rumeur, le pouvoir central de Conakry piloté par le CNRD était resté jusque-là muet, avec l’intention de se contenter de l’unique déclaration faite par son ministre des AE.

Sauf qu’avec le développement de la situation, le pouvoir central de Conakry a fini par sortir de son silence radio, pour finalement réagir tardivement ce week-end à la télévision nationale. Niant tout en bloc, Conakry par la voix du Ministre secrétaire général de la présidence, parle d’« accusations fallacieuses » qui sont montées par ci par là en insinuant l’existence de bases militaires étrangères sur son sol.

Rejetant ces accusations, le général Amara Camara affirme qu’il n’existe nulle part sur le territoire guinéen depuis 1958 jusqu’en 2024, une seule portion du pays où il y a un soldat étranger. Il rassure même que la Guinée assure par elle-même l’intégrité territoriale et ne compte sur aucun pays pour assurer sa sécurité et sa défense.

Mais qu’est ce qui a bien pu se passer pour que le CNRD décide finalement de parler ? Selon plusieurs indiscrétions, la Guinée a voulu dans un premier temps se contenter de la déclaration de son chef de la diplomatie. Mais vu la gravité de la situation, elle devait impérativement clarifier sa position pour rassurer son voisin malien avec qui les relations ne seraient plus au beau fixe.

Le Mali qui a chassé les français sur son territoire ne pouvait tolérer l’installation d’une base militaire française en Guinée. C’est pourquoi, il se méfierait depuis quelques temps de son voisin malgré les relations historiques qui lient les deux pays.

Cette méfiance même peu perceptible aurait poussé le pouvoir central de Conakry à s’exprimer pour démentir officiellement la rumeur et rassurer Bamako afin d’éviter une rupture diplomatique entre les deux États frères. D’où cette sortie de la présidence guinéenne pour affirmer que la Guinée n’a jamais servi de base militaire étrangère depuis son indépendance et qu’elle est à même d’assurer sa sécurité et sa défense. Cette déclaration de la présidence guinéenne va-t-elle rassurer le Mali ?

Touraman Keita pour kibanyiguinee.info  

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