DÉCLARATION DES BIENS : FARINTA CAMARA DEMANDE AU GOUVERNEMENT BAH OURY DE FAIRE PREUVE DE TRANSPARENCE ET S’ACQUITTER DU DEVOIR PUBLIC
Dans un pays normal, les personnalités de l’État, à commencer par le président déclarent toujours leurs biens et patrimoines avant leur entrée en fonction.
Cet acte patriotique qui traduit la transparence dans la gestion de la chose publique est prévue par la loi guinéenne. Comme le prévoit le « décret D/2020/072/PRG/SGG portant déclaration d’actifs, de biens ou de patrimoines des personnalités de l’État » Depuis, plusieurs gouvernements se sont succédé et des hauts commis de l’État ont pris fonction sans s’acquitter de cette obligation.
Le gouvernement Bah Oury, comme les précédents, sous l’ère CNRD, n’a pas daigner se soumettre à cette à cette règle. Il vient d’ailleurs de tenir son tout premier conseil des ministéres, sous l’auspice du général Doumbouya, ce jeudi 18 Avril 2024. C’est-à-dire, un mois cinq jours, après la nomination des membres du gouvernement.
À l’issue de ce premier conseil de ministres, un activiste averti de la société civile guinéenne fait une analyse de la situation et attire l’attention l’opinion sur l’inquiétude la société civile sur cet état de fait : la non déclaration des biens et patrimoines par les membres du gouvernement.
Selon le Président du Réseau National des Acteurs du Développement Durable (RENADE), « depuis la nomination des membres du Gouvernement, la société civile guinéenne est très inquiète sur le fait de n’avoir entendu aucune décision du conseil de ministres et interministériels relatives au respect et à l’application du régime de déclaration de biens, de patrimoines et des avoirs des ministres et des hauts commis de l’État. Nous n’avons lu dans aucune des délibérations, ni même au traditionnel compte rendu. »
Poursuivant, Alseny Farinta Camara estime que « cette attitude est contraire à l’éthique et à la transparence dans la gestion de la chose publique. »
Afin de les amener à rectifier le tir, l’activiste exhorte « le président de la transition, les ministres et les hauts commis de l’État sur la base de l’article 2 du décret D/2020/072/PRG/SGG portant déclaration d’actifs, de biens ou de patrimoines des membres du Gouvernement et les autres personnes assujetties », de faire preuve de « transparence publique » vis-à-vis « des contribuables guinéens et des pays qui nous apportent de l’aide publique au développement. »
Il rappellera qu’ils (les hauts commis de l’État) ont « l’obligation de satisfaire à cette exigence d’éthique, de moralisation, de transparence et de redevabilité publique. »
M.Camara s’interroge surtout sur non application de la loi. Estimant qu’on a besoin de connaitre ce que l’Etat dispose conformément à la « réglementation en vigueur pour freiner l’impunité et éviter le pillage des finances publiques. »
In fine, l’activiste de la société civile indique qu’on devrait aujourd’hui s’atteler à combattre « les détournements de fonds publics, la course effrénée à l’enrichissement illicite, le blanchiment d’argent, la dissimulation d’actif mal acquis en Guinée et à l’étranger ainsi que des comptes bancaires, des biens immobiliers et mobiliers des hauts commis de l’État »
Sidafa Keita pour kibanyiguinee.info
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