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CNT : SEUL CONTRE TOUS, MOUSSA CISSÉ SE « TREMOUSSE » POUR SORTIR DES GRIFFES DES CONSEILLERS

Lors de la plénière portant adoption du (Projet de Loi de Finances Rectificative) PLFR, tenue le mardi dernier, le Ministre de l’Econamie et des Finances était seul face aux conseillers nationaux. Si le projet a été adopté, Moussa Cissé lui, a failli laisser des plumes. En l’absence de son homologue du Budget, pourtant initiateur du projet et de la ministre du Plan et de la coopération internationale (tous les deux en mission d’Etat à New York),  l’argentier de l’Etat guinéen devrait encaisser seul les critiques mais aussi répondre aux nombreuses questions des parlementaires. Puisque même la présence du Gouverneur de la BCRG ne lui a été d’aucune utilité car, Dr Karamo Kaba, malgré l’importance de la journée, a préféré opter pour un silence total.  

En examinant minitieusement le PLFR de l’Etat, le CNT (Conseil national de transition) a déniché assez d’anomalies dans le cadre du recouvrement des recettes fiscales et qui ont occasionné des déperditions de fonds dont les montants sont estimés à plusieurs milliards de nos francs. D’ailleurs dans son rapport, l’organe législatif n’a pas manqué de le souligner avant de soulever plusieurs interrogations.

C’est face à cette situation, il faut le noter inabituelle, que s’est retrouvé le Ministre de l’Economie et des Finances qui ne perçoit pas d’un bon œil l’attitude du CNT. Car pour Moussa Cissé, avant de critiquer,  le CNT devrait se rappeler que cela « fait seulement 2 ans » depuis qu’ils (ndlr, le CNRD et son gouvernement) sont aux affaires. Et qu’ils ont trouvé des « tares » qui sont entrains d’être corrigés dans le cadre de la « refondation de l’Etat ». A cet effet, il estime que le CNT n’avait pas à émettre des « regrets »  mais plutôt qu’il devrait « reconnaitre les efforts du gouvernement » et « l’accompagner ».

Face aux conseillers nationaux, il sortira le grand jeu. Connu pour être loquace, il expliquera certaines prouesses réalisées par l’Etat sur les dividendes. « En 2020, les prévisions de dividendes étaient de 885 Mrds, 543 Mrds seulement ont été recouvrés soit 61% ; en 2021, les prévisions étaient de 743 Mrds, 584 seulement ont été mobilisés, en 2022, les prévisions étaient de 736 Mrds, nous avons mobilisés 814 Mrds soit 110% », informe-t-il, avant d’ajouter : « sur la prévision 2023, nous sommes à 1254 Mrds, à date, nous avons mobilisé 435 Mrds, le délai de mobilisation est fixé au 30 septembre. Un communiqué est passé à la télé pour interpeller les organismes publics au paiement des dividendes…. ».

Plus loin, il annoncera d’autres « avancées significatives », relatives notamment « à la mise en place d’une commission de rapatriement de revenu d’au moins 50% des exportations minières », indiquant par la même occasion que « le travail que le gouvernement est entrain de faire aujourd’hui, c’est d’améliorer substantiellement la mobilisation des revenus tant fiscaux que non fiscaux pour faire face aux besoins… »

Sur la digitalisation des régies financières de l’Etat, il rassurera que celle-ci est déjà rendue effective, citant en guise d’exemple, l’opérationnalisation du « système comptable intérieur de l’Etat au niveau de la direction générale du trésor, du SYDONIA au niveau de la DGD, du guichet unique, du système de suivi des organismes publics (SYSOP). » Pour ensuite promettre que « toutes les infrastructures lancées » par le gouvernement seront « achevées.»

Ainsi pour le ministre, l’heure n’est pas aux « regrets » mais plutôt à « l’accompagnement du gouvernement » et à « saluer…les efforts » de l’Etat. Car d’après M. Cissé, si des mesures n’avaient pas été prises, la Guinée n’allait pas réussir à sortir de la « catégorie de pays pauvre en 2022 », surtout que cette sortie était prévue pour 2030. Cet exploit est rendu possible, parce qu’ « il a fallut d’efforts considérables » mais aussi, parce que « l’argent a changé de destination », estime le ministre guinéen de l’économie et des finances. Mais aussi grâce au fait que l’Etat a « priorisé les investissements ». Ce qui a permis, selon lui, à « l’appréciation du franc guinéen qui a permis de baisser la charge financière de la dette de 14%…»

Samory Keita pour kibanyiguinee.info

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