Après dix huit (18) mois de détention dont cinq (5) mois passés à l’hôpital, l’ancien Président de l’Assemblée Nationale Guinéenne (PANG) au crépuscule du régime défunt, l’honorable Amadou Damaro Camara s’est enfin présenté devant le tribunal de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF) pour répondre aux différents chefs d’accusations assignés à son encontre.
Ce lundi 9 octobre qui fait suite au renvoi de l’ouverture de son procès, il y a trois jours plutôt, l’accusé a finalement comparu face au juge de la Cour.
Sinon dès au début, les choses se sont corsées. Interpellé et mis sous mandat de dépôt le 27 avril 2022, Amadou Damara Camara est directement conduit à la maison centrale de Coronthie (Conakry) en compagnie d’autres co-accusés. Il y restera pratiquement un an sans offrir la possibilité d’être entendu. Puisque, malgré qu’il soit cité à comparaitre trois fois de suite par la Cour, l’ancien député avait, à chaque fois, opposé un « refus » catégorique. Laissant le soin à ses avocats le représenter au procès. Sous prétexte qu’il est malade.
Un comportement que le président de la chambre de la CRIEF ne va vouloir tolérer longtemps. Et le 27 avril 2023, c’est-à-dire, un an, jour pour jour, après son arrestation, le président Francis Kova Zoumanigui décernera un « mandat d’amener…au vu du refus de l’accusé de comparaitre… »
Seulement ce mandat ne sera pas exécuté, parce que le jour où il était prévu de l’amener de gré ou de force, ADC s’est miraculeusement retrouvé alité du côté de l’hôpital sino-guinéen.
Là également, près deux mois plus tard, le juge décidera cette fois de l’entendre sur son lit de malade. Lors de cet interrogatoire, il aurait finalement confié, selon son avocat, son intention de coopérer pour laver son honneur. « Quand on perd de l’argent on a rien perdu mais, quand on perd son honneur on a tout perdu », avait-il déclaré ce jour en forme de gage au juge.
Ainsi soixante dix jours (70J) après cette déclaration, Damaro accepte de se présenter à la barre pour répondre aux nombreuses accusations auxquelles il fait face. A savoir, « détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, corruption dans le secteur public et privé, prise illégale d’intérêt et complicité.»
Sauf que, tout comme ceux qui l’ont déjà précédé à cette barre, dont certains ont bénéficié d’un non lieu, d’autres des condamnations, l’ancien PANG n’a pas dérogé à la règle. En plaidant « non coupable des faits » qui lui sont reprochés. Et parmi lesquels figure le fameux scandale des 15 milliards GNF qui étaient destinés à l’aménagement du siège de la future Assemblée Nationale sur le site de Koloma. Nous y reviendrons.
Samory Keita pour kibanyiguinee.info
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